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 et si c'était le coeur des hommes qui était nocif à l'humanité ? (cleb)

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Ange Manson
Ange Manson

REPRESENTATIVE SONG : charles manson is jesus christ. - the labiancas.
IN THE POCKET : trouées, il y perd tout.
PSEUDO : l'enfant sauvage.
CREDITS : neo.
DOLLARS : 72

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MessageSujet: et si c'était le coeur des hommes qui était nocif à l'humanité ? (cleb)   et si c'était le coeur des hommes qui était nocif à l'humanité ? (cleb) EmptyVen 13 Sep - 23:50

Je nage, dans l'empire de la douleur. Je nage, parmi les autres écorchés. Seringue à la main, larmes aux yeux, les murs de la chambre s'étirent, se rapprochent, s'éloignent, se contorsionnent. Ils perdent de leur force et menacent de s'écraser sur mon être. Cet être lacéré, décapité d'humanité, défoncé à coups de poing dans la gueule. L'aiguille, généreuse, s'enfonce dans mon bras. Mais la peau, trop pâle, trop fade, elle refuse l'entrée d'une invitée. Elle se met à saigner, comme pour pleurer de la souffrance que je lui fais endurer. Et c'est douloureux, putain, douloureux de la voir me refuser un petit bout de paradis. Mon regard quitte mes veines détruites. Il rencontre la chambre, qui ne ressemble plus qu'à un flou informe. Les poumons s'emplissent d'eau et la gorge se noue. Les larmes coulent peut-être sur mon visage, qu'importe, je ne les sens même plus, brûler mes joues creusées. Un gémissement s'embourbe, là, contre mes lèvres desséchées. Il épouse mon âme, s'attarde sur le décor ravagé par ma présence. J'ai tout défoncé, absolument tout. La souffrance était trop grande, la folie trop forte. J'ai laissé les meubles s'échouer au sol pour oublier le manque. Mais rien n' changé, au fond de moi, tout sonne pareil. Tout sonne d'injection et de destruction.
D'autodestruction malsaine.

Ce n'est pas le prénom de ma bien aimée qui quitte ma bouche. Oh non, c'est bien le sien, lui, ce lâche, lui, ce traître. La seringue agonise entre mes doigts humides. Les gouttes de transpiration, elles, caressent mon visage cadavérique. J'ai des lames dans le sang, de l'acide dans le cœur, du feu dans le ventre. Chaque mouvement est une bataille. Non, chaque jour est un combat. Un combat contre moi-même. Et putain, ce soir, il est plus fort que jamais. Plus douloureux que m'arracher le cœur à vif. C'est à peine si je parviens à marcher, là, doucement, jusqu'au salon. J'ai si peu de forces  que mes genoux rencontrent le sol. Le choc est douloureux, mais il parvient à me faire oublier pour quelques secondes mon âme vidée de drogue. À quatre pattes, c'est de cette façon que je retrouve le salon, l'intérieur du coude recouvert de sang, le garrot un peu détaché et le visage inondé par la transpiration.
Un cadavre, oui, c'est un peu ça. Un cadavre de ce monde détestable. Un de plus.

Mes doigts, tremblants, se tendent vers Cleb pour lui montrer la seringue. Mes doigts, tout pleins d'espoirs se dirigent vers lui. Lui dont les insultes résonnent encore dans mon crâne. Les larmes me montent un peu plus aux yeux, rageuses. Elles le supplient et coulent d'un appel à l'aide désespéré. Mon regard, lui aussi, s'attache au sien. Couché par terre, à côté de ce foutu canapé j'ai l'air d'un chien abandonné. La peau sur les eaux, le cœur ensanglanté, les crocs visibles et pourtant dans l'incapacité de mordre. Je le fixe, encore un peu, pour me donner de la consistance. Je le fixe de mes yeux vides et à la fois tellement désolés.
Désolés de tout.

C'est exactement le genre de choses que j'aurais voulu éviter. C'est exactement ça, que Cleb n'aurait plus jamais du voir. Il est clean, maintenant. Il m'a laissé, pour devenir quelqu'un de bien. Pas pour m'aider. Pas pour perdre son temps avec un putain de toxico. Je m'en veux, d'être aussi con, d'être aussi faible. Je m'en veux, de ne pas savoir me relever. Je m'en veux de cette haine au fond du cœur. Celle qui nous éloigne inévitablement l'un de l'autre. Je me suis toujours promis de ne pas me détacher de Cleb. De l'attendre comme un idiot, et puis de reprendre la vie avec lui. Différemment s'il le fallait. Mais y a plus rien aujourd'hui, plus rien qu'un peu trop de colère à son égard. Et puis ce sentiment d'abandon qui me prend aux tripes et me détruit un peu plus de jour en jour. Je n'ai jamais rien demandé à tout cela. Je refuse de le perdre et pourtant la vie en décide autrement, un peu plus à chaque seconde. Je la sens, l'échéance, arriver. Je la vois venir, la séparation. Il n'y a plus d'issue, je suis fait, comme un putain de rat. J'ai les pieds dans la merde et je continue de m'y enfoncer, le cœur gonflé de pensées lugubres. Mais allez, ferme les yeux Ange, ferme les et tends lui un peu plus cette foutue seringue. Ce magnifique fix d'héro.

« Je t'en supplie. » Voix brisée.
C'est la seule chose qui parvient à quitter mes lèvres. L'unique phrase qui s'échoue de ma bouche brûlante au goût encore acide des résidus de vomi.
Je suis désolé, de ne même plus avoir la force de m'enfoncer cette foutue aiguille.
Désolé, de vouloir mourir avec toi.


Dernière édition par Ange Manson le Dim 15 Sep - 13:15, édité 1 fois
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Cleb Kapi
Cleb Kapi

REPRESENTATIVE SONG : RUB A DUB - FAUVE
IN THE POCKET : LE NUMÉRO DE TA MÈRE, CELUI DU VÉT. UNE PAGE, LÀ, CHIFFONNÉE DE LINGES POUR BÉBÉ. UN FOND DE TABAC HUMIDE. UN PORTABLE À LA VITRE FRACASSÉE, MERCI BB
PSEUDO : NEO (MEL)
CREDITS : RAMSEY
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MessageSujet: Re: et si c'était le coeur des hommes qui était nocif à l'humanité ? (cleb)   et si c'était le coeur des hommes qui était nocif à l'humanité ? (cleb) EmptySam 14 Sep - 18:30


C'est la bouse du monde entier, là, sous mes souliers. La crasse des alcooliques qui s'évanouie contre le sol, après quelques verres, et puis l'estime des salopes qui restent collés à l'asphalte comme un chewing gum qui n'a pas pu venir la route. C'est l'enfer, sur terre, et moi, j'essaie de voir la putain de lumière. J'essaie d'avancer, les sourcils froncés, au milieu de cette nuit. J'vois qu'elle, j'ai l'impression, dernièrement. Comme si elle prenait tout de moi, comme si j'pouvais croire, au final, en une maigre lumière au fond d'mes tripes, qu'en étant prisonnier dans les bras de la nuit. C'est de la connerie, tout ça, qu'un putain de poids de plus, sur mes épaules, alors que j'quitte le wagon de métro. Les choses vont pas ; rien va, au fond, depuis des années, et la lucidité semble le crier. C'est surement pour ça, au fond, que j'ai commencé à consommer. Pire connerie au monde ; la meilleure pour mon mental, pourtant. J'ricane surement comme un con, comme un perdu, en pensant à tout ça. Au bordel dans lequel j'ai bien pu me laisser tomber, sans arriver à m'accrocher à quoique ce soit, alors que la lumière s'faisait de plus en plus petite, tout en haut. Les choses ont changés rapidement, et j'ai  rien remarqué. J'ai eu conscience de rien, sauf d'un arrêt brusque, et d'une réalité écorchée. De ma réalité bousillée.

L'uniforme du boulot me colle à la peau ; j'ai l'impression que chaque frottement du tissu contre mes bras m'donne envie d'une seringue au fond d'mes veines, et puis d'un état second, dans ma tête. J'ai l'impression que je pourrais frapper la première personne qui viendrait à me demander quoique ce soit, qu'importe homme ou femme, enfant ou vieillard. C'est le bordel ; depuis trop longtemps, c'est le bordel, de rester en vie. L'manque est un vieil ami qui ricane trop fort, à la table d'à côté, et puis ne cesse de lancer des regards en coin, tout comme des sourires. Il essaie de me charmer, ce connard, et moi, j'suis incapable de bouger alors que j'suis salement bandé. Ma tête s'affaisse, s'perd dans le col de mon chandail ; le froid est aussi vif que la morsure du tissu, contre ma peau, et j'sens l'irritation qui prend place, dans mon corps comme en dehors. J'en ai marre, de marcher. La ruelle m'fait de l'oeil ; j'pourrais m'y glisser, et puis au bout d'deux minutes, choper un mec qui en vend de la bonne. Ils sont des centaines, dans le quartier, c'est pas bien compliqué. L'idée de bousiller mon coeur me semble presque tendre, comme si l'silence total pourrait être une fin heureuse. J'le fais pas, pourtant. J'en ai pas la force, j'en ai pas les couilles. Je préfère l'irritation du chandail rouge du dunkin, contre ma peau, que n'importe quoi d'autre. Je m'accroche à la vie, aussi merdique soit-elle. Elle me veut pas, cette salope ? Elle changera d'envie. Elle mouillera, s'il le faut, pour moi.

Mes pas accélèrent, contre la chaussée. alors que j'essaie d'fuir mes pensées. J'suis trop épuisé pour m'remettre en question, et puis pour évaluer la situation. J'veux pas y penser, en fait, juste continuer. Continuer d'avancer et y arriver, peut-être un jour. J'ai pas envie d'mater ce qui s'passe, en arrière. J'ai pas envie d'glisser une seringue dans mes veines, alors qu'elles commencent à peine à être belles, là, contre ma peau. J'veux juste avancer, continuer et puis espérer, comme les films, que ça va s'arranger. Que j'en ai encore pour un bon moment, à enculer la société et puis à exister. Qu'on peut pas s'débarrasser de ça comme moi, juste parce que j'ai eu l'audace de m'égarer et d'penser connaitre ça, l'éternité.

Usés, mes semelles escaladent l'escalier qui mène à l'appartement de la soeur. L'appartement où tu dois te trouver, présentement, ange. Ma carcasse parvient peine à tout monter, alors que la fatigue et la rage prend place au travers de chaque recoin de mon corps ; moins j'ai le contrôle, et plus j'ai l'impression que j'pourrais faire une connerie. La fatigue, pire salope de tous, me donne envie de prendre un shoot pour ne plus penser. Ma conscience me susurre de luter, et moi, prisonnier, je me contente de soupirer, de perdurer et d’espérer. C'est la mort, au fond, tout au fond, mais quelle importance. J'ai choisi ma mort ; aucune seringue en sera responsable. Mes genoux butent contre le canapé usé, puant la saleté, alors que j'm'y laisse tomber. Il y a mon dos, trop noué, qui essaie tant bien que mal de suivre et de craquer alors que j'retire mon uniforme. Les pantalons qui glissent sur mes jambes, lacèrent ma peau et s'échouent dans une mort quelconque. Les bruits, là-bas, venant surement de votre chambre, de ta chambre, pour prouver que quelqu'un est là. La soeur ? Toi ? Aucune idée. La fatigue est trop longue pour que je tente de chercher.

Heureusement, t'as toujours apprécié me faciliter les choses. Tu te pointes, là, dans l'noir. On dirait une ombre, un monstre venant des films d'horreur, là, qui glissent contre le mur du couloir et s'échoue contre le sol. On dirait l'fantôme du passé qui a envie de me tourmenter, mais c'est toi, connard, avec tes yeux tourmentés. Tes yeux tourmentés et les coudes troués, la vie qui est brûlée et l'humanité toute entière qui se met à chialer. putain, t'es beau à en faire chialer les gens, là, Ange. C'est qu'on dit, après tout, que les anges, ils sont beaux à faire chialer. Même dans ta crasse, t'es beau. C'est surement parce que je l'aime, cette crasse, que j'suis traversé par de pareilles pensées. Surement parce que j'ai envie d'la ressentir de nouveau moi aussi, cette saleté, mais que j'me retrouve à me contenter de celle des draps. Y'a le Graal, là, au bout de tes doigts. Une putain de seringue bien pleine qui, à en voir la tête que tu tires, a pas les couilles de te trouver une veine. T'as jamais été capable de te piquer seul au fond. Toujours là à demander au mec d'à côté, parce que t'étais trop pété, ou alors trop en manque. Toujours là à gueuler ou alors à chialer parce que tu te mettais à pisser le sang comme une fontaine au milieu d'un centre commercial. T'as toujours été aussi pitoyable, aussi dépendant, et moi, toujours aussi présent, sauf pendant un temps. Au point d'jurer, parfois, lorsqu'un autre mec venait à te l'enfiler, l'aiguille, quand j'étais pas là. Les choses ont changées, maintenant. Tes bras, ils sont plus trouvés par mes touchés. Faut dire, maintenant, que j'y touche plus, aux seringues.

Et pourtant, t'es là. T'es là, à chialer et à saigner, la seringue tendue. T'oses même m'implorer alors que j'ai juste envie de te buter, là, à te voir comme ça. À me tendre ça, comme si j'pouvais résister. Comme si c'était passé, la putain de dépendance, et que j'pouvais le faire clairement sans problèmes. « Je t'en supplie. » Mes doigts s'serrent, alors que j'ai toujours pas bougé du canapé. Mes bras sont nus et à vif, rougis par le tissu, et mes veines semblent vives. Trop vives. J'serre les doigts, la rage, j'essaie de lui créer une rage. J'essaie de pas foutre mon poing à la gueule d'Ange, dans ta gueule, parce que tu comprendrais pas. Parce que tu comprends rien, d'toute manière, j'fais plus ton bonheur.  J't'ai abandonné comme j'ai abandonné la dope, au fond, et ça, c'est pire que la mort, pour toi. J'suis mort, au fond, quelque part. « P'tain, tu fais chier. T'captes, hein,  l'drogué ? T'fais chier, mon gars,  p'tain »  P'être que t'entends même pas, au fond. T'es trop loin dans ton trip, ou plutôt, dans ton absence de trip. T'es qu'une merde qui tremble,  qu'une coquille vide qui attend d'être rempli par son fix. Et l'pire, dans cette connerie, c'est que j'parviens même pas à t'en vouloir. J'en trouve pas la force.

Mes doigts s'passent dans mes cheveux, alors qu'je serre les dents, encore, avant d'glisser contre le sol. En face de toi. J'prends la seringue d'un mouvement tremblant, et elle me semble bouillante. J'ai l'impression qu'elle est en train de foutre le feu à mon âme, à m'damner, et qu'en même temps, y'a un chant d'sirène, qui s'élève dans ma tête, pour m'attirer dans les bas  fonds. Des paroles douces et sales qui m'disent de m'lever, d'courir dans les chiottes et puis d'me l'enfiler dans l'corps, pour oublier et puis crever, s'il le faut, pour y goûter d'nouveau. Mes doigts s'resserrent contre la seringue, et putain, j'te dis pas c'que j'pourrais donner pour l'entendre craquer et sentir ta came entre mes doigts. Mais j'le fais pas. J'le fais pas, ange, parce que c'est toi, et que tu me fous en l'air à chaque fois. T'es le putain de pied que j'ai déjà foutu dans la tombe.  J'prends ton bras, donc, pour y foutre la seringue. J'peux pas m'empêcher d'grimacer en voyant à quel point t'es froid, comme la mort, et à quel point l'rouge peut bien contraster, avec ta peau. « p'tain, t'as toujours pas appris à viser ? » J'mate autour, avant de choper mon chandail du boulot, pour essuyer l'sang contre ton bras. Trop fort, surement. T'hurles un peu ; t'as la peau fragile, et elle continue à pleurer, même après le nettoyage improvisé. « bordel de - - » Y'a aucune veine. J'aurais beau claquer, frapper, elles s'cassent. Et toi, tu rages et tu trembles. J't'observe, là,  une seconde, avant d'grogner. « j'espère que t'as d'la bonne came, mon gars. Bouge pas, ça va frapper. » Y'a encore le point, là, sur ton torse. J'y ai piqué que deux trois fois, pourtant, mais il reste là. Ou p'être qu'au fond, j'fais juste le voir dans ma tête. Qu'importe ; la seringue s'enfonce dans ton torse, s'gorge de sang, un peu, avant d'se vider et puis d'te soulager. Y'a mes yeux, grands ouverts, qui sont pendus à tes traits, comme pour essayer d'ressentir un peu ce qui t'traverse le système. La seringue meurt contre le sol, alors que moi, dément, mort, j'adosse mon dos contre le pied du canapé, jurant encore.
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Ange Manson
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MessageSujet: Re: et si c'était le coeur des hommes qui était nocif à l'humanité ? (cleb)   et si c'était le coeur des hommes qui était nocif à l'humanité ? (cleb) EmptyDim 15 Sep - 13:46

Mon regard, mi-haineux, mi-dépressif, s'accroche à ses yeux bleus. J'y vois la colère, la déception. J'y vois tout un tas de chose qui m'enfonce un peu plus dans ma merde. J'pourrais très bien me reculer et lui foutre la paix, aller pleurer à une autre porte ou juste me laisser crever, oui pourquoi pas, crever c'est beau. Je remue un peu la main, dans le vide alors qu'il attrape la seringue. Et mon âme devient encore plus lourde, plus dégueulasse. Mes pensées s'embrasent et la peur renaît de ses cendres. S'il se casse avec, j'fais comment ? La pluie de lave quitte mon cœur, elle brûle mes organes. C'est tellement douloureux que ça en deviendrait presque fatal. Je croise à nouveau la douce héroïne et c'est le flou total, là, dans mon esprit. Elle me fait mourir, à ne pas vouloir venir en moi. Elle me rend dingue, à faire saigner mes veines défoncées. J'ai envie de lui hurler dessus, de la traiter de salope et puis de sauter par la fenêtre. J'ai envie de toutes ces choses mais le moindre mouvement est un supplice. J'ai le cœur qui se découd, il s'ouvre et se vide. C'est un peu comme s'il arrêtait de pomper le sang, comme s'il rendait les armes parce que lui aussi, il en peut plus de tout ça. Du manque. De la peur. De la haine. De Cleb. C'est toute une mélodie dramatique qui s'acharne sur moi. Je suis le prince d'un royaume qui s'effondre, le chef d'un peuple détruit par ses propres armes. Je marche sur les cendres d'un bonheur qui n'a jamais existé. Tout n'est qu'illusion, au fond. Même lui, là, les sourcils froncés. Y a plus rien de réel, c'est une façade, comme ça. Le lien qui nous unie, ça fait bien trop longtemps qu'il n'existe plus. Et à un moment, ça en devient juste de l'acharnement ridicule. Je suis pathétique de lui demander encore de l'aide, il l'est encore plus de m'aider, avec ses réflexions blessantes.
Des réflexions trop proches de la vérité pour être acceptables.

Mon poing se serre dans le vide, je le remue, un peu contre lui, lorsqu'il s'approche. Mais ça ressemble même pas à un coup au final, non plutôt à une caresse. Une terrible trace d'affection recouverte de haine. Le coude est si douloureux que les larmes ne coulent même pas des yeux mais directement de lui. Mon cœur, mes poumons, mon âme, ils sont tous sur cette parcelle de peau ensanglantée. Comme si ça suffisait pas, la voix de Cleb résonne, aussi douloureuse que tout le reste. « P'tain, tu fais chier. T'captes, hein, l'drogué ? T'fais chier, mon gars, p'tain » Mes yeux se ferment, captent ses mots qui viennent directement brûler mon cerveau. Je me recule, un peu, à peine, ça doit même pas se voir mais c'est un putain de grand pas pour moi. J'me sens revivre, là, à quelques centimètres de lui. J'ai presque l'impression de plus voler de son oxygène. Je tente même de me relever mais les jambes suivent pas. Elles sont comme du verre, elles se brisent au mouvement trop brusque. J'insulte, je crache, je pleure. Le manque se marre, les démons se tapent sur la gueule, là, perché en haut de mon cerveau. Ils se bouffent le nez pour décider de qui sortira le premier. Un « va te faire foutre » arrache mes lèvres, c'est à peine s'il doit être audible. De toute façon, ce n'est rien de plus qu'un simple bouclier inutile. Une grossièreté lancée en guise de protection. Mais elle se brise, au premier souffle. Elle s'effondre, en même temps que mon âme.

Ses doigts se posent sur mon bras. Et déjà, je me fous à hurler, comme un putain d'enragé. Je gémis contre la douleur qu'il m'offre. « Tu m'fais mal espèce de connard, PUTAIN TU M'FAIS MAL, LACHE MOI. J'TE SUPPORTE PLUS, DEGAGE, NE ME TOUCHE PAS. » Ma main, trop pâle, trop glacée, vide d'énergie, elle se pose sur son poignet mais parvient pas à le repousser. Mon regard s'attache à son contact, j'ai l'impression que ma peau est en train de cramer sous ses phalanges trop brûlantes. Je me mords l'intérieur de la joue, pour déplacer la douleur, oublier celle la. Mais il en rajoute une couche, ce connard, de son t shirt trop sale. L'odeur des donuts, putain, elle me vient au nez. J'ai envie de gerber mais lorsque ma bouche s'ouvre rien n'en sort. C'est ça d'oublier de se nourrir et puis de crever à petit feu. L'estomac, il reste vide. La douleur se fait plus grande, plus forte, elle me tape au ventre, à la tête, partout. Elle ne laisse rien au hasard tandis que j'me plie en deux, le visage déformé par le mal qui me ronge. La flamme de vie s'éteint et je peux plus rien contre ça. Je serre la mâchoire, pour retenir les mots, la violence. Mais au fond, au fond, j'ai envie de le massacrer, j'ai envie de lui planter un couteau dans le bide et puis de le laisser inconscient. J'ai besoin d'étaler ma rage, de voir son sang couler, en même que le mien. Qu'ils se mélangent et forment un tableau indélicat. De l'art contemporain, on pourrait appeler ça comme ça. J'me sens moisir jusqu'à la moelle, là, sous ses doigts douloureux. On se croirait dans un putain de film d'horreur mais on est juste dans notre appartement miteux. Ça pue la mort et la déception. Ça sent le cadavre, les vautours doivent même voler autour de l'immeuble.
Tu parles d'une beauté. C'est ignoble.

« p'tain, t'as toujours pas appris à viser ? » Je prends même pas le temps de lui répondre, il doit le voir, de toute façon, ce foutu bras. Comme il est dégueulasse et vire au violet. Même un médecin voudrait pas y toucher. Je me penche en avant, comme un possédé, dans l'espoir que la douleur se dissipe mais elle ne fait qu'empirer, la salope. Les larmes me montent aux yeux, encore. J'ai jamais eu aussi mal de ma vie. Parce qu'en plus de cette foutue douleur, là, au creux de mon coude, y a aussi la plus forte, la plus destructrice : la douleur mentale. Mon crâne est à deux doigts d'exploser pour laisser toutes les pensées s'y échapper. Le surplus d'insultes et de colère. Le torse se retrouve couvert de transpiration, j'crève de froid, pourtant. Désespéré, je parviens à prendre la parole, inutile. « J'peux pas. » et je le répète plusieurs fois, pour être sûr qu'il capte. Pour pas qu'il me laisse dans cet état et puis que j'crève au milieu du salon. Non, ce serait vraiment dégueulasse pour Alma. Et puis pour Heinrich. J'veux pas, oh non, qu'ils tombent sur mon corps. Je me fous à trembler, d'avantage, je dois être à la limite des convulsions. Crispé, tendu, arqué, je lève les yeux au plafond pour fixer celui-ci et oublier le regard de Cleb. Oublier comme lui aussi peut me détester à l'heure actuelle. « j'espère que t'as d'la bonne came, mon gars. Bouge pas, ça va frapper. » Même dans un état aussi pitoyable, mon cerveau parvient à comprendre, presque immédiatement. Docile, je me penche encore un peu en arrière, prêt à accueillir la seringue. Prêt à crever pour l'héroïne. J'ai pas tellement le temps de me préparer qu'elle rencontre déjà ma peau. La douleur est vive lorsque j'ouvre les yeux. Peut-être même que je les ouvre pas, qui sait. Je suis enfermé dans mon esprit, incapable d'en sortir pour le moment. Mon cadavre tombe au sol, le temps pour lui de laisser l'héroïne prendre possession de tout. Je peux la sentir, là, se perdre dans mes veines, épouser mon système sanguin, diriger mes neurones. J'ai l'impression que l'on vient de me couper les jambes, d'être plus léger que jamais.
Et enfin, la douleur se dissipe.
Juste la douleur, pas le reste.
C'est encore trop puissant.

Après quelques minutes de rien, de vide total, de silence intégral mon âme se relève, un peu. Du plomb dans la tête, mon regard croise celui de Cleb. Les traits de son visage tirés par le dégoût. Je baisse le regard et fixe seulement ses lèvres. La haine déforme mes pensées, elle redessine ma vision de voir le monde. Je sais qu'il me regarde de haut, fier d'avoir quitté toute cette merde, fier de s'être détaché de la drogue. Et j'le déteste encore plus, d'avoir tout gâché. J'ai besoin de lui cracher à la gueule, encore et encore, jusqu'à l'épuiser, jusqu'à le faire crever, avec moi. Ma voix tremble mais elle parvient à se faire entendre, plus défoncée que jamais. « J'te déteste putain. J'te déteste, toi, et tout ce que tu incarnes. » Ma main attrape la seringue, elle est vide mais qu'importe, je l'enfonce violemment dans son bras. Comme pour lui rappeler que lui aussi a été un connard de toxico. Que son âme est détruire. C'est pas une foutue lucidité qui va effacer le passé. C'est pas ses bonnes actions qui vont le rendre beau. Il est dégueulasse, là, à l'intérieur, c'est pour ça que j'l'aimais autrefois. C'est pour ça que je le cherche encore, que je m'attache à lui. Je cherche un semblant de lui. J'ai besoin qu'on me le rende, pour résister, pour pas crever. J'ai besoin de lui mais j'y arrive plus, à le supporter comme ça. « Puisque tout ça t'fait chier mais putain dégage. DEGAGE. » je suis essoufflé, au simple fait d'élever la voix, je marque une pause, pour reprendre ma respiration, tenter de formuler mes paroles. La vérité c'est que j'suis imbibé de drogues. « T'attends quoi en restant ici ? T'attends quoi hein ? Que j'parvienne à te faire replonger là-dedans et puis qu'tu puisses rejeter la faute sur moi ? C'est ça, putain ? Si c'est pas ça, vu ton attitude, t'es bien parti pour. » Je me recule, difficilement, la rage au bout des ongles. Mes yeux sont explosés et mon cœur bat trop vite, comme si je venais de réaliser un marathon. Mais c'est un peu ça, au fond, marathon de la vie, pour fuir la mort. Ou bien, au contraire, lui courir après. Je parviens encore à fixer Cleb, de mes yeux vides et trop sombres pour appartenir à ce visage angélique. Visage angélique mais complètement défoncé par les événements. L'incarnation même d'un personnage shakespearien.
C'est tellement pitoyable que ça en deviendrait presque beau.
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Cleb Kapi
Cleb Kapi

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MessageSujet: Re: et si c'était le coeur des hommes qui était nocif à l'humanité ? (cleb)   et si c'était le coeur des hommes qui était nocif à l'humanité ? (cleb) EmptyDim 15 Sep - 18:07


Le corps est mort, la tête est en guerre. J'ai les yeux fixés sur ta dépouille, là, qui semble prendre vie, brusquement. Tes pupilles qui se font plus grandes, béantes, prêtes à tout prendre du monde, et puis tes doigts qui stoppent leur tremblement, pour être habités d'un autre. J'assiste à ta mort et à ta renaissance, à la crasse qui prend encore plus de place, au fond d'ton putain de corps, et ça m'donne envie. Ça me tue, putain, de l'intérieur, assister à ça. Parce que j'ai cette envie au fond des tripes d'hurler que c'est que d'la merde, que t'es pris dans une connerie encore plus grande que toi, si ça peut être possible, et que t'es qu'un rat. Qu'un rat que j'ai envie de buter, pour lui revoir. Et pourtant, putain, j'ai ce besoin de rester là, près de toi, incapable de détourner les yeux. Incapable de détourner mes putains d'prunelles de ta dépouille, comme si au fond, j'cherchais à ressentir ça, moi aussi. Comme si j'cherchais à goûter cette sensation bien trop bandante qui envahit tes veines et qui te bute les neurones. J'ai envie de goûter à ta putain de mort, mon gars, pour aller loin et puis oublier c'quoi, un putain de lendemain. J'ai envie de défoncer mes veines et d'faire un doigt d'honneur à la mort, de lui dire d'aller voir ailleurs, qu'elle a rien à foutre, là, tout autour de moi. Que j'suis plus fort que ça. Que j'en ai rien à foutre, de sa putain de menace, et puis d'enfoncer une seringue dans mes putains de veines trop clean tout en l'observant dans les yeux. De lui montrer, à cette salope, qui est le plus fort. Que j'suis plus fort que la vie, que la mort, et que tout ça.

Y'a comme un noeud dans ma gorge, alors que mes yeux s'tournent vers le cadavre de la seringue, la, qui dort sur le lit d'poussières qui recouvre le sol. J'ai la rage au fond des tripes, de la voir vite, et puis l'envie de te choper par le col, Ange, pour te demander où tu ranges ta came. Pour me l'injecter et puis m'envoler. Pour sortir de cette putain de prison trop clean où j'me suis enfermé. Mais y'a rien qui fait. Rien qui se passe. Que des foutus pensées qui défilent comme ça, dans mon crâne, sans que j'puisse faire quoique ce soit. Juste mon corps qui reste là, contre le canapé, perdu dans la saleté de votre putain d'appartement. J'ai pas la force de t'observer et d'faire mine d'être dégoûté. De toute manière, con comme t'es, t'es assez grand pour te l'imaginer. J'ai les prunelles mortes, le démon qui agonise, en d'dans d'mon corps. J'ai les hurlements qui s'transforment en sanglot, et puis la rage, toujours aussi forte, qui devient un appel à l'aide. C'est à s'demande qui d'nous deux est un cadavre, là, présentement. Et j'te hais, pour ça. Pour toucher encore à ça, et puis planer encore, trop haut pour que j'puisse même te toucher du bout des doigts, alors que j'suis coincé sur une terre que j'ai toujours voulu quitté. J'te hais, pour m'observer avec tes yeux injectés de sang, avec tes veines troués et ton air oublié, flouté, alors que j'vois tout trop clair. J'te hais pour être un vestige d'mon passé duquel j'peux même pas m'détacher, parce que l'envie d'te quitter, elle a même pas les couilles d'exister.

J'te hais pour m'hair, alors que tout c'que j'veux, au fond, c'est fuir et puis pourrir comme avant, comme dans l'temps. Mais j'ai l'corps trop clean, maintenant, pour penser à m'injecter. J'ai l'coeur trop foutu et l'envie d'vivre trop puissante pour avoir les couilles de faire quoique ce soit. Et j'te hais, pour ça. Parce qu'au fond, tu sais rien, d'tout ça. Et toi, bah, avec ta sale gueule, tu m'le rends bien. Nos cris réussis, c'est d'ta putain de gorge qu s'évade. « J'te déteste putain. J'te déteste, toi, et tout ce que tu incarnes. » J'ris et j'souris, face à ta connerie. Face à notre connerie. Les mots atteignent mon coeur et puis r'viennent vers toi. J'te les cracherais, si j'avais la force d'ouvrir la gueule, encore, pour te démolir à mon tour. Mais j'ai pas la moindre force. J'ai l'corps encore plus lourd que l'âme et les ailes qui refusent de s'déployer pour m'laisser filer. Y'a le sourire qui s'meurt, là, entre mes lèvres, alors que la seringue s'enfonce dans ma peau. Le rire qui s'meurt et l'coeur qui s'affole, ouais, au creux d'ma poitrine, comme s'il avait brusquement peur de choper la mort ou l'sida, même, par ta connerie. Y'a les insultes qu restent prises dans ma gorge alors que mes yeux, grands ouverts, s'posent sur la seringue qui est presque enfoncée dans mon épaule. Elle pend lamentablement et tire la peau, comme pour m'gueuler qu'elle est bien là. J'ai cette envie de chialer au creux d'la gorge, parce que la douleur est trop douce et familière, et puis d'rire parce qu'elle est vide, cette salope, et qu'elle m'apporte rien de bon. J'ai même pas la foutue force de la retirer de là. J'ai même pas la force d'me retourner vers toi. « Puisque tout ça t'fait chier mais putain dégage. DEGAGE. » Mon souffle est mort, ma rage est sourde. J'suis pas capable de faire quoique ce soit, sauf entendre ta putain de voix. Entendre ta putain de voix, et en croire chaque mot. J'ai rien à foutre, ici. J'ai même pas envie d'être là, en compagnie d'toi. En ta compagnie pourrie. Putain, mais qu'est-ce que j'fous là, bordel ? Y'a tellement d'lieux, pour oublier. Tellement d'endroits, où j'peux crêcher. Et toi, tu cris encore, toujours, pour approuver. T'approuves mes pensées, tu les valides, avec un putain de tampon rouge sanglant. « T'attends quoi en restant ici ? T'attends quoi hein ? Que j'parvienne à te faire replonger là-dedans et puis qu'tu puisses rejeter la faute sur moi ? C'est ça, putain ? Si c'est pas ça, vu ton attitude, t'es bien parti pour. » Y'a le bordel qui prend place dans ma tête, des pensées trop connes pour être écouter et mon corps qui essaie tant bien qu'mal de s'redresser. Y'a cette envie de gerber au bord de mes lèvres et puis celle bien cachée, là, de t'prendre dans mes bras pour que t'en vienne à la fermer. La seringue qui tombe, là, lamentable contre le sol, alors que j'me redresse. Que ma dépouille quitte le sol et tangue un instant, s'brisant de l'instant. Mon soulier abîmé qui détruit notre tendre amie, là, contre le sol, et les bouts d'verre qui s'glissent au travers de la semelle, qui m'bouffent la peau et essaient d'me maintenir à bout d'bras dans la merde.

J'dois foutre le camp.
J'ai pas d'raison d'rester. J'en ai marre, putain, d'agoniser à chaque putain de soirée.

Y'a mes mains, tremblantes et folles, qui essaient d'choper les vêtements qui traînent partout, tout autour. Y'a mon corps qui pousse le tien, trop fort surement, contre le mur, alors que j'me sens à la salle de bain pour prendre ma brosse à dent. Tes cris qui résonnent, les miens qui y répondent.  « va te faire voir, putain ! s'sais quoi, j'fous l'camp ! j'prends mes trucs et j'fous le camp, bordel. j'te ferais plus chier, ça t'va ? j'te laisse dans ta putain de merde. » J'crie autant que j'tremble, j'crois. J'te pousse encore, surement, pour me rendre au salon, et puis remplir mon sac qui a juste envie de vomir, pourtant, comme moi. Y'a le noir dehors qui m'attend, et puis un motel pourri surement, où j'pourrais trouver d'la compagnie. Une belle trouvée dans un bar où j'pourrais dormir, juste pour un soir. Entre ses seins, entre ses reins, juste le temps de trouver une solution. Mes doigts tremblent et mon coeur hurle, dans ma poitrine. L'mal de coeur disparaît pas et la rage, conne, remonte encore, trop brusquement. J'vais la vomir. J'vais tout salir. Et toi, con, tu t'approches encore, criant encore. « putain, t'approche pas! T'APPROCHE PAS ! » L'coup part sans que j'puisse le contrôler. Il est là pour te retenir et puis t'faire fuir, certainement. L'écho du mal que tu m'fais constamment ressentir. Ton corps qui s'échoue contre le sol, une lamentation qui déforme l'air. La colère qui fout l'camp comme une lâche, quand les regrets font échos. Ma gorge est serrée, et j'ai cette impression au fond des tripes que j'vais chialer comme un putain de pd. Et toi t'es là, contre le sol, encore choqué, encore criard, comme un putain d'enfant, alors que l'sang dégouline un peu, l'long de ta gueule. J'ai envie d'chialer, putain. D'puis quand, hein, on en est arrivé là ? D'puis quand, c'est devenu autant compliqué de juste, putain, juste s'approcher ? Depuis quand t'es devenu un putain d'enfoiré compliqué, Ange ? Mon corps s'affaisse contre le sol, mes jambes ont plus la force de quoique se soit. Plus j't'observe et plus j'ai envie d'frapper, de gerber et puis d'chialer, aussi, p'être. On fait pitié. « mec je... p'tain. » J'passe une main dans mes cheveux, brusquement, incapable d'enligner plus d'deux foutus mots. « tu fais chier, p'tain. t'es ...p'tain, t'es pire qu'une meuf avec ses règles, tu l'sais ? » J'sais juste plus quoi faire, j'crois bien.

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Ange Manson
Ange Manson

REPRESENTATIVE SONG : charles manson is jesus christ. - the labiancas.
IN THE POCKET : trouées, il y perd tout.
PSEUDO : l'enfant sauvage.
CREDITS : neo.
DOLLARS : 72

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MessageSujet: Re: et si c'était le coeur des hommes qui était nocif à l'humanité ? (cleb)   et si c'était le coeur des hommes qui était nocif à l'humanité ? (cleb) EmptyMar 17 Sep - 14:24

Elle est peut-être de trop, cette seringue enfoncée dans le bras. Oui, elle doit l'être, à nous narguer, tous les deux. Je la fixe, l'air perdu, je la fixe comme pour espérer qu'elle l'intoxique à lui aussi. Mais y a rien qui se passe, rien du tout, ou du moins pas tout de suite. Le cœur bat encore trop fort sous ma cage thoracique. C'est tellement douloureux de hurler quand on en a pas la force. Mon mouvement en arrière n'est visiblement pas suffisant puisqu'il se relève, lui, fier et énervé. Il se relève pour attraper ses vêtements. Couché au sol, je le suis du regard comme un con. Mon estomac se tord à le voir dans cet état par ma faute et je me redresse, un peu. Encore trop loque pour parvenir à quoi que ce soit. Mon cerveau hurle. Il se défonce mais personne ne l'entend. Mon air choqué se dessine sur mon visage. J'comprends petit à petit où il veut en venir et ça me rend déjà dingue. Cleb est pas juste en train de ranger l'appartement, non, c'est plus con et grave que ça. Ma respiration se coupe tandis que lui, sûr de ses actes, remballe ses affaires. Ça sonne la fin et l'absence d'avenir. Pourtant, dans toute cette merde, j'peux pas m'empêcher de le trouver magnifique à le voir se monter contre moi. L'espace d'une seconde je dois même être en train de lui offrir l'un de mes sourires à la con. Presque niais. Il est beau, à puer la rage. J'ai envie de le toucher, de caresser sa peau pour mieux la sentir m'achever. Les rôles sont soudainement inversés, le lion enragé, c'est lui. Et moi putain, j'suis rien de plus qu'une pauvre biche qui attend que son heure arrive. Mon corps tremble encore, de haine mais elle est immédiatement aspirée par la puissance de la sienne. Les larmes remontent jusqu'à mes paupières mais ne coulent plus sur mes joues. La transpiration suffit déjà à mouiller ma peau. J'me retrouve comme un gosse, face à tout ça. J'arrive juste à me relever, par je ne sais quelle force. Certainement la peau de le voir me quitter. « va te faire voir, putain ! s'sais quoi, j'fous l'camp ! j'prends mes trucs et j'fous le camp, bordel. » Ses mots me clouent. J'ouvre un peu la bouche, et puis j'fronce les sourcils par peur de ne pas avoir compris. Quoi ? « j'te ferais plus chier, ça t'va ? j'te laisse dans ta putain de merde. » Quoi ? Non, non, il sait que j'veux pas de ça. Il devrait savoir que je l'ai même jamais voulu. Je tente de le retenir, comme ça, contre moi mais je manque juste de me casser la gueule. C'est pas possible, mon âme veut pas comprendre, elle refuse cette situation. Improbable, impensable. Y a du feu qui coule, là, dans mes veines usées. Même la drogue est ridicule à côté de ce que je peux ressentir à cet instant.
Putain.

Sur le moment, j'suis tellement tétanisé que je parviens pas à réagir. J'ai juste cet air choqué du gamin qui comprend rien à ce qui lui arrive. Faut dire aussi que j'le porte tellement bien cet air de con. Une partie de moi espère encore qu'il va s'arrêter, qu'il va jeter ses affaires par terre et puis je sais pas, me prendre dans bras ou une connerie du genre. Ouais, j'espère, encore, comme un con. C'est sur le coup de la colère, ça doit être ça. Cleb peut pas se barrer comme ça. Il va pas m'abandonner une nouvelle fois. Non. Putain. Sous la violence de la peur je continue même à le traiter, de ma voix détruite et désespérée. J'le supplie par mes acidités de rester mais il a pas l'air de comprendre. Il comprend jamais rien de toute façon. Mon corps tente de retrouver le sien dans la salle de bain il en rajoute une couche, ce con. « putain, t'approche pas! T'APPROCHE PAS ! » Ma respiration s'accélère alors que les choses deviennent sérieuses, trop sérieuses. Il va me quitter et j'vais me retrouver comme un idiot. Comme pour sa cure. Passer des nuits à chialer puis finalement combler le manque dans la haine. Mais cette fois, ça suffira pas, non, la haine, elle est bien trop petite à côté de tout ça. Et je chiale, parce que la dignité s'est retrouvée détruite par ses mots. Je chiale à le voir dans cet état. Je crame de voir la fin me sauter à la gueule. J'ai envie de hurler que j'suis pas prêt à le voir partir. Que je le serais certainement jamais. J'veux aussi lui dire que toutes ces inepties étaient pour le faire réagir. Pour mieux dévorer son attention. J'existe putain. J'existe. Cleb continue, à être si haineux et plein de rage, il continue, à nous crucifier. Je le supplie du regard d'arrêter, de poser ses affaires par terre. C'est pas grave, allez, on recommence tout. On prend un autre chemin. Il recule, le poing serré, il recule pour prendre son élan et donner le coup de grâce. Je fixe sa main sans essayer de l'éviter, mes mouvements ont tous un temps de retard de toute façon. Sonné, mon corps se laisse violemment tomber au sol. Ma mâchoire est douloureuse, putain. Je sens déjà le goût dégueulasse du fer contre ma langue. Quelques gouttes commencent même déjà à quitter ma bouche. Mon cœur s'emballe et me plonge dans un silence indispensable. Je prends même pas le temps d'essuyer le liquide rouge. Non. Je le regarde, incapable d'ajouter quoi que ce soi. Je peux quand même l'entendre, son corps, s'échouer sur le sol glacé. Au milieu des particules de nos souvenirs.
Il m'a tué.

« mec je... p'tain. » Nos regards se croisent, mes poings se serrent, un peu plus. Et ce sang qui coule de façon trop peu élégante. J'ai l'air d'une bête enragé, là, juste en face de lui. J'ai la trouille au plus profond des entrailles, elle remonte jusqu'à ma gorge dans une horrible envie de vomir. Les larmes se sèchent, ou du moins, se mélangent à la transpiration. J'ai les pupilles si dilatées que je peine à le voir correctement. Cleb est flou mais je capte sa présence, ce qui a le don de me rassurer. Le cœur s'embrase. Je ne bouge plus, à présent, par peur de tout faire foirer, encore. Pourtant, je peux la sentir au plus profond de mon être, l'impulsivité. Elle gronde et demande droit de parole. Mais j'la fais taire, avec le peu de force qu'il me reste encore. « tu fais chier, p'tain. t'es ...p'tain, t'es pire qu'une meuf avec ses règles, tu l'sais ? » En temps normal, j'aurais très bien pu rire à sa phrase. En temps normal. Mais aujourd'hui, tout semble mort, là, à l'intérieur de moi. Ses premières phrases hantent encore mes esprits, me donnent envie de foutre le feu à l'appartement. De le carboniser.

Le silence s'impose. Ce pseudo moment de rien avant la tempête.

Je me redresse un peu, plein de rage, pour l'attraper par le col. J'en sais rien si j'lui fais mal, j'en ai rien à foutre. Je l'attrape, de mes doigts usés, pour le secouer comme un morceau de chiffon. J'ai envie de le détruire putain. Mais la vérité c'est que j'suis plus capable de rien. La vérité c'est qu'il m'a tué. La vérité c'est que j'suis incapable de le retenir correctement, avec les mots qu'il faut. Ma vision de voir les choses se déforment. Je resserre un peu plus mes doigts sur le tissu. J'suis terrifié à l'idée de le perdre à nouveau. Terrifié à l'effet qu'aura cette nouvelle perte pour moi. Ça recommencera, comme la dernière fois, j'aurais envie de tout détruire. Tout. Pour que ces putains de connards ressentent un quart de ma douleur. Ses paroles reviennent, me hantent. Lui qui veut se barrer et me laisser ici. Lui qui me défonce par toute sa connerie. J'ai le cœur qui est au bord de la crise. « Tu peux pas me laisser, putain ! Tu peux pas m'abandonner encore une fois. T'as pas le droit de faire ça. T'as pas l'droit. Tu sais qu'j'ai besoin de toi. » Les mots résonnent sur les murs, se perdent dans la pièce de notre colère. Et j'continue, d'une voix plus forte, plus désespérée, tremblante et brisée. « BORDEL, qu'est-ce que tu croyais hein ? J'suis pas le genre de mec capable de s'excuser pour tout ce qu'il a pu faire. P'tain, c'était juste pas possible de t'ouvrir les bras en te voyant revenir de cure. C'était impossible. Je … j'suis qu'un sale con qui s'y prend mal. Mais pourquoi tu t'barres au juste, hein ? Dis moi c'que tu supportes pas chez moi ? Si c'est pour les insultes putain, c'est rien de plus que des conneries mais tu sais comment j'suis faut que j'me protège de tout ça. J'suis assez bas comme ça pour m'enfoncer encore plus. » Je le relâche et me laisse tomber un peu plus loin. Mes jambes se plaquent contre mon torse pendant que mon front, désespéré, se plaque contre mes genoux. J'en peux plus putain, de son regard. Et puis de tout ça. Les yeux fermés, recroquevillé à l'extrême, j'continue, d'un murmure morbide. « Dis moi putain parce que j'peux m'améliorer. J'peux faire des efforts. Tu t'rends pas compte. » C'est peut-être désespéré comme paroles, au fond. Peut-être même que j'aurais tout oublié demain mais pour le moment, elles sont là, à m'écorcher le cœur. Elles lui sont offertes, l'âme éparpillée de ses morceaux.
Quel con.
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Cleb Kapi
Cleb Kapi

REPRESENTATIVE SONG : RUB A DUB - FAUVE
IN THE POCKET : LE NUMÉRO DE TA MÈRE, CELUI DU VÉT. UNE PAGE, LÀ, CHIFFONNÉE DE LINGES POUR BÉBÉ. UN FOND DE TABAC HUMIDE. UN PORTABLE À LA VITRE FRACASSÉE, MERCI BB
PSEUDO : NEO (MEL)
CREDITS : RAMSEY
DOLLARS : 122

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MessageSujet: Re: et si c'était le coeur des hommes qui était nocif à l'humanité ? (cleb)   et si c'était le coeur des hommes qui était nocif à l'humanité ? (cleb) EmptyVen 20 Sep - 17:05


T'es pas possible, Ange. Tu vois pas, non, toute la foutue connerie que tu fais, là, à cause de ça ? Toute la merde qui fait qu'grandir, autour de nous, avec les cris et les insultes qu'on s'balance. Comment on en est arrivé là, hein, putain ? C'est d'ma faute, merde, tout ça ? Parce que j'ai foutu le camp, parce que j'ai osé croire que j'pouvais d'devenir un bon gars, tout s'est effondrer ? J'ai l'impression que y'a plus assez d'place, pour toi et moi. Que tout est foutu, putain. Tout est effacé, comme si rien avait exister. Comme si, en arrêtant d'sniffler d'la putain d'craie blanche, le tableau était devenu noir, avec le temps. Notre histoire, elle est vraiment écrite qu'avec ça, mon gars ? Qu'avec la came ? Et puis quoi, c'est fini, maintenant ? Juste comme ça, fini ? Y'aura que des putains de cris, que des cris sans âme, juste là, sortant d'nos gorges, d'une voix rocailleuse et sans fin, et puis les coups, trop forts et faibles, pourtant, qui nous détruisent plus à l'intérieur qu'à l'extérieur. J'en viens a m'demander, putain, si t'es pas une drogue, toi aussi. La pire de tous, certainement, la tentation, l'envie, celle qui fait tanguer, encore et encore, encore et encore, comme une putain de salope en décolleté trop plongeant, et qui m'tient encore la tête dans l'noir, en tirant par le col, alors que j'essaie d'foutre le camp depuis des mois. Alors que j'essaie d'ouvrir la porte, et puis d'sortir de cette foutue piquerie, celle de notre vie bordélique. Tu m'reviens comme une putain de merde, en hurlant l'lendemain, en disant d'foutre le camp, pour mieux m'retenir ensuite. Pour bousiller ma cerveau, et puis m'faire perdre le fil d'mes foutus pensées. C'est ça qu'tu veux, p'être, Ange ? Foutre le bordel dans ma vie ? M'foutre en l'air pour que j'vois, putain, comment tu t'es senti, pendant les mois où j'tais loin d'toi ? T'es qu'un putain de connard, si c'est l'cas. Qu'un putain d'connard, parce que t'as même les couilles pour penser à c'que j'ai pu endurer, moi, là-bas. C'que j'ai pu endurer, là-bas, loin d'Birdy, loin d'la putain d'soeur que j'me colle, mais surtout, grand con, loin d'toi, putain. T'es trop aveugle pour penser à ça.

Alors vas-y, putain. Vas-y, connard, crache ta haine comme tu sais si bien l'faire, et détruis moi, si ça peut calmer ta foutue douleur ; en même temps, ça éteindra la mienne. Te gênes pas, Ange, pour agripper mon col. Te gênes pas, pour serrer fort, avec tes putains d'doigts, et puis d'essayer d'me secouer comme si j'étais n'importe quoi. Continue, reste dans ta putain de merde. J'attends la suite. J'attends la suite de ta putain de connerie, parce que j'sais, au fond, qu'elle finira jamais. Parce que j'y suis accro, à ta merde, à tes mots de merde, et puis à ton visage de merde. J'ai beau avoir l'courage de m'tenir loin des foutus drogues, de pas enfoncer d'seringues dans mes veines et d'poudre dans mon nez, j'ai pas les couilles de m'éloigner d'ta foutue gueule. Alors balance le, ton discours à deux balles, c'lui là que tu sors après chaque cri, après chaque fois qu'tu m'demandes de foutre le camp. Vas y, sors le, qu'on en finisse et que j'aille prendre une putain de douche.

Sors le, mais m'demande pas d'te regarder dans les yeux, parce que j'pourrais y croire, à ta foutue connerie.

T'es lamentable, tu le sais, ça ? T'es lamentable, putain, avec tes doigts qui tremblent contre mon col, et puis tes yeux injectés d'sang, là, presque larmoyant. Tu fais pitié, Ange, à t'accrocher comme ça. Tu fais ça pourquoi, hein ? Pour mieux m'cracher à la gueule, peut-être ? J'y comprends rien, au fond, à toute cette mascarade. J'suis épuisé. J'ai plus la force de quoique c'soit. J'veux juste avant, tu vois. C'qu'on avait avant, j'le veux, et p'être plus aussi. J'le sais pas, putain, mais j'veux pas d'tes putains d'cris. J'veux pas cette foutue douleur, bordel, au fond de tes prunelles. J'veux juste la paix, quelque chose d'beau, p'être, et puis un sourire, sur tes lèvres, pour changer, au lieu d'une grimace. J'veux arrêter d'penser, et les croire, tes paroles. J'veux les croire, Ange. « Tu peux pas me laisser, putain ! Tu peux pas m'abandonner encore une fois. T'as pas le droit de faire ça. T'as pas l'droit. Tu sais qu'j'ai besoin de toi. » J'le sais, J'le sais, putain, Ange. J'ai besoin d'toi moi aussi, connard. J'ai besoin d'toi, putain, et c'est tuant. Ça m'donne envie de gerber, parfois, tant qu'ça prend d'la place, dans mes tripes. C'est infernal, tout ça. Ça se supporte pas, putain. J'suis juste un mec, bordel. J'suis juste un homme, bordel, j'ai pas les tripes assez fortes, pour endurer tout ça. J'ai pas l'corps assez fort, pour prendre tous les foutus coups qu'tes mots m'balancent en pleine gueule. Tu l'comprends ça, Ange ? J't'ai p'être tué, bordel, et là, tu cherches à m'retrouver. À faire en sorte que j'te rejoigne, là bas, peu importe où c'est. « BORDEL, qu'est-ce que tu croyais hein ? J'suis pas le genre de mec capable de s'excuser pour tout ce qu'il a pu faire. P'tain, c'était juste pas possible de t'ouvrir les bras en te voyant revenir de cure. C'était impossible. Je … j'suis qu'un sale con qui s'y prend mal. Mais pourquoi tu t'barres au juste, hein ? Dis moi c'que tu supportes pas chez moi ? Si c'est pour les insultes putain, c'est rien de plus que des conneries mais tu sais comment j'suis faut que j'me protège de tout ça. J'suis assez bas comme ça pour m'enfoncer encore plus. » J'ai envie d'te crier d'la fermer. D'arrêter avec tes putains de mots, qu'ils me font agoniser. J'ai envie d'te frapper, d'donner des coups dans les murs, pour faire sortir de la douleur. Ça fait trop mal, putain, à l'intérieur. Ça fait trop mal, et les cris sont trop forts. Trop fort, pour que j'puisse faire l'sourd d'oreille. Mais ça fait mal, putain. Mais les mots sortent pas, encore moins les coups. Parce que tu t'éloignes, parce que tu t'mets dans un coin, et soudain, tu m'sembles encore plus lamentable. Lamentable et adorable. Et ça m'tue. Ça m'tue d'te voir comme ça, en boule, avec le corps entier qui tremble de froid. J'ai l'souffle qui reste coincé entre mes lèvres, alors que j'te fixe là, le coeur sur l'bord des lèvres. Tu m'donnes envie d'gerber, Ange. D'gerber tout le mauvais, pour qu'il reste que l'bien, putain.

C'est normal, ça ? C'est normal, putain, tu crois ?

Et puis tu continue, encore. Tu continue, encore, à dire des trucs comme ça. Des trucs que m'ravagent de l'intérieur. Au final, j'crois, j'ai foutu mes yeux au fond des tiens. J'ai décidé d'y croire, à tes putains d'mots, peu importe la douleur qui fait rage, là, en d'dans d'moi. « Dis moi putain parce que j'peux m'améliorer. J'peux faire des efforts. Tu t'rends pas compte. » Y'a un truc qui s'brise, j'crois, en moi, d'te voir comme ça. Tu r'ssembles à un enfant, Ange, et putain, c'est la première fois que j'te vois comme ça. Comme le foutu môme que t'es, au fond d'toi. Comme le môme que t'es, ouais. « p'tain mec... » J'grimace, malgré moi, avant d'm'approcher. J'ose pas trop, au fond. J'ai peur d'te faire mal, j'crois. J'ai l'impression qu'on a déclencher l'auto destruction, et qu'aucun d'nous deux sait comment l'arrêter. « c'vrai, ça ? tout c'que tu dis, c'vrai ? parce que putain, ange. je --  » J'sais pas, au fond, quoi dire. J'suis pas doué, avec les putains d'mot. J'suis pas doué, sauf pour gueuler, encore, contre toi. Pour gueuler, ouais, avec le temps, j'me suis découvert un talent. Mais pas assez grand que l'tien, ça c'est sur. « j'ai qu'toi, putain. j'ai qu'toi, okay ? j'veux pas foutre le camp, bordel, mais tu m'tue. tu captes, ça ? tu m'tue, putain, à agir comme ça. à gueuler comme ça, pour que j'foute le camp. putain, j'ai qu'toi, ange. birdy est une salope, la soeur veut que j'foute le camp, tout l'temps... j'ai qu'toi, tu captes ? » J'tends la main, pour la poser sur ton crane. Y'a tes yeux, noirs et rouges, démons, qui s'glissent jusqu'à mes doigts, et puis l'sang qui défigure l'portrait. Y'a la douleur, forte, au fond d'mes tripes, qui gémit doucement, au travers de sa foutue douleur. J'ramène ma main vers moi, comme si fond, j'avais pas l'droit. Pas l'droit, putain, d'te toucher comme ça. Pas l'droit d'être là, après avoir disparu. Putain, t'es l'premier auquel j'l'ai dit, avant d'aller là-bas. L'premier auquel j'en ai parler, de cette putain d'idée. Et t'as jamais été capable de l'accepter. Moi non plus, d'ailleurs. J'ai juste osé y croire, et j'y crois encore, surement, malgré mes veines qui hurlent, encore. Qui hurlent toujours de plus en plus fort.

La seringue a beau être défoncée, au sol, elle m'fait toujours envie. J'ai envie d'chialer, putain. J'sais plus quoi penser. J'sais plus quoi faire, pour qu'on arrête de s'faire la guerre. P'être un retour en arrière ? « t'veux que.. .t'veux que j'en prenne encore ? comme avant ? c'ça ? qu'on s'défonce, comme avant cette merde ? tu crierais moins, comme ça ? » Y'a d'la folie, au fond d'mes prunelles. Une folie que j'parviens pas à gérer, une folie qui pleure et qui crie, qui coupe tout, avec la réalité. Y'a mes doigts trop grands qui s'glissent contre le cadavre d'la seringue, contre les éclats d'verre qui m'traversent la peau, quand j'la serre entre mes doigts. « j'peux, t'sais. j'peux. pour quelques minutes, un moment. l'temps, au moins, avant qu'tout lâche. c'pas grave, si y'a mon coeur qui déconne, c'pas grave. » C'est la folie, dans ma tête, la folie, dans mes yeux. Y'a la seringue, encore, qui s'plantent dans mon bras, dans une veine, comme ça. Des putains de larme, au coin d'mes prunelles. Une balle, dans mon torse. Et aucun foutu liquide, là, pour se glisser dans mon corps, pour m'emmener à ta putain d'hauteur.

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