Je pense souvent à cette expression "prendre l'air". Cela veut dire qu'on va ailleurs. Cela veut dire littéralement : où je suis, je m'asphyxie.

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Tic. Toc. Tic. Toc. Il est quatre heures du matin. Elle n'a pas besoin d'ouvrir les yeux pour savoir quelle heure il est. Elle imagine les chiffres en rouges, se moquant d'elle sur le vieux morceau de bois qui lui sert de table de nuit. Elle veut pas regarder Birdy. Elle ferme les yeux, bien fort. Elle veut pas voir le vieux polaroid à côté des chiffres rouges. Elle souffre la pauvre conne. Il est parti. Il a claqué la porte sur leur histoire. Et la pauvre idiote qu'elle est a cru qu'elle pouvait agir comme si c'était normal, comme si elle n'allait pas s'écrouler. Elle a des tonnes de regrets, qui se bousculent en elle, des centaines de chances qui s'offrent à elle, mais qu'elle n'a pas l'envie de saisir. Elle aurait pu, ce soir, l'oublier dans les bras d'un autre. Elle aurait pu aller retrouver le mec qui l'a mis en cloque, mais c'est dans son lit, qu'elle est, à sa place à lui, son oreiller sur lequel elle pose sa tête. Elle se repasse son rire comme douce ballade. Elle s’égratigne le cœur contre des souvenirs qui ne lui ont jamais paru très important. C'était pas important quand il était là. Son rire, elle l'entendait tout le temps. Ses lèvres, elle les sentait contre sa peau dès qu'elle en avait envie. Maintenant, son rire s'est effacé. Et elle, quand elle rit, ça sonne faux. Dans un geste de rebellion, elle se lève, arrache son vieux tshirt qu'elle porte encore sur elle, déchire le polaroid. Elle attrape un vieux carton et ramasse toutes ses affaires qui trainent. Elle commence par sa brosse à dent, qui trône à côté de la sienne. Elle en veut plus. Ils n'ont jamais été un couple. Et même si c'est le symbole du couple par excellence, elle en veut plus. Elle en a rien à foutre du clébard. Il ne lui manque pas. Ce qu'elle ressent quand elle pense à lui, c'est qu'un peu de nostalgie, un petit truc de rien du tout. Elle a juste besoin de faire le ménage, un grand ménage de printemps dans son appartement et dans sa vie.

Citation :

Je pensais faire un feu de camp avec tes affaires. - B.

Elle n'attend pas de réponse. A 7heures, elle n'est pas assise à la table de la cuisine, attendant que son portable sonne. Elle n'attend plus Birdy. Elle sait que c'est fini. Et puis, elle a d'autres chats à fouetter, l'oiseau. Et c'est pas la distance, qui l'a tue. Elle s'en tape. Ca ne la déchire pas de le savoir aussi loin, qu'elle ne peut pas sentir la chaleur de son corps contre le sien. Elle n'est pas morte de jalousie quand elle imagine l'idiote blonde, qui dort contre son corps. Elle a bien compris Birdy. Leur histoire n'aurait jamais dû exister. Leur minime relation n'a jamais suffit à combler les envies d'amours de l'hirondelle. Elle aurait toujours voulu plus. Parce que Birdy, c'est pas quelques minutes qu'elle veut. C'est une constante attention. Et un mec drogué n'aurait jamais pu lui donner cette attention. A la jolie brune, il a toujours préféré la vieille blanche. Et elle ne lui a jamais pardonné. Comme elle ne se pardonnera jamais le gosse qu'elle a mis au monde. C'est pour ça que ça ne pouvait pas marcher entre eux. Parce qu'elle le hait, autant qu'elle peut l'aimer. Et c'est bien là, le problème. Birdy, elle l'aime, ce pauvre con. A sa façon. Maladroite. Pas très sincère. Mais elle l'aime quand même. Et quand on aime comme ça, on ne peut pas laisser tomber. Bruler ses affaires ne changera pas le fait que c'est sa chaleur qu'elle veut ressentir contre son corps.

Citation :

Ou tu peux passer les chercher ce soir.