Andrea Ivaldi
REPRESENTATIVE SONG : lose yourself to dance, daft punk IN THE POCKET : téléphone portable, trousseau de clés, écouteurs, portefeuille, chewing-gums PSEUDO : freaky girl., amélie CREDITS : apache DOLLARS : 34
| Sujet: it's breakfast ; eat, and please, don't talk (norma) Dim 1 Sep - 21:47 | |
| levé aux aurores, un matin de plus, tu te traînes quelques instants dans ton lit. les yeux à la fenêtre qui laisse échapper son filet de lumière du jour, tu observes. tu observes les taxis qui défilent, les uns après les autres, les gens qui se pressent de si bonne heure, se poussent, se bouscule. tu te surprends à étouffer même à leur place, suffoquer par tant de personnes autour de toi, trop de monde. tes prunelles retournent dans ta chambre, les sourcils froncés par la clarté qui s’impose en plus en plus à toi. tu balayes les environs du regard. des draps froissés, par nulle autre que toi. des vêtements qui jonchent tous les meubles présents dans la pièce. une stéréo. des bouquins. tu tends l’oreille. silence total dans l’appartement. vérification de l’heure sur ton portable ; six heures et des poussières. ceci explique cela. bienheureux sont tes colocataires qui ont la chance de pouvoir dormir, encore, et encore, sans se réveiller. contrairement à toi. tu les envierais presque. mais ça t’arrange bien, en un sens. tu peux traîner dans les pièces principales à ta guise, sans risquer d’être dérangé par qui que ce soit. sans risquer qu’on vienne te parler et que tu doives te mettre à sortir un son de ta bouche. tu te demanderais même, certaines fois, si tu as toujours ta voix, ton accent italien. bonne question. tu l’entends si rarement. peut-être finira-t-elle par s’éteindre, un jour. qui sait. sur ces pensées plutôt troublantes dans ton esprit encore engourdi par la douceur avec laquelle t’enserrait morphée dans ses bras, tu te lèves de ton lit et atteins la cuisine, alors qu’un grondement parvient à tes oreilles, tout droit venu de ton caverneux estomac. lui, n’a pas perdu sa voix, en tout cas. tu ouvres le frigo, à la recherche de quelque chose pour te nourrir. faire cuire quelque chose, ou pas ? telle est la question. tu hésites, sachant pertinemment que le fumet qu’il en ressortira risque d’en réveiller quelques uns. finalement, un second grondement presque assourdissant répond à ta place. des œufs au plat, voilà un petit déjeuner adéquat. tu tentes de te faire le plus silencieux possible, mais tu comprends que ça n’a pas été suffisant quand tu entends une porte s’ouvrir. tu te maudits d’avoir oublié ton téléphone et tes écouteurs, au moins, tu aurais pu t’enfermer dans ta bulle. trop tard, maintenant. tu n’as plus qu’à affronter le monde, andrea. sois courageux, ce n’est qu’une courte épreuve à passer. |
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