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 getting together again. (j)

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Manolo Casanuava
Manolo Casanuava

REPRESENTATIVE SONG : uc.
IN THE POCKET : une photographie de sa famille, une clope, un briquet, quelques pièces jaunes.
PSEUDO : pauline.
CREDITS : faustine ♥ (avatar)
DOLLARS : 59

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getting together again. (j) Empty
MessageSujet: getting together again. (j)   getting together again. (j) EmptyJeu 5 Sep - 14:27

Les doigts abîmés et parsemés de cicatrices de Manolo retracèrent le contour du goulot de sa bouteille. Son regard plongé dans le vide s'était fixé une heure auparavant sur le mûr sale en face de lui. Le modeste appartement qu'il s'était trouvé ne possédait aucun cachet et à vrai dire, il l'avait à peine visité que déjà, il signait. Pour quelques centaines de dollars par mois, l'ancien soldat se fichait bien éperdument de l'endroit où il dormirait. Et pour le peu qu'il réussissait à fermer les yeux, en plus... Depuis son retour, il n'avait cessé d'être l'ombre de lui même, écumant les bars pour se bourrer la gueule à coup d'alcool fort, se faufilant dans les squats mal famés pour chopper un peu de beuh et se péter le crâne pour oublier un moment tous les souvenirs défilants devant ses yeux. Parfois, il se prenait à penser qu'ils le narguaient, tous. Tous ses morts qu'il avait abattu froidement sans se poser de question parce qu'être un soldat l'obligeait à ne plus penser et reléguer ses sentiments bien profond en lui. N'en ressortait plus que sa bestialité, sa sauvagerie et l'appel du sang, l'envie de tuer. S'il ne reniait en rien ce qu'il était devenu, Manolo se demandait parfois ce qui avait bien pu finir par céder en lui. Qu'avait-il fait pour devenir si sauvage ? Comment avait-il réussis à rendre son cœur aussi dur que de la pierre et surtout, comment faisait-il pour rien n'éprouver lorsqu'il abattait un homme ? Putain, c'était insupportable. Il n'était que dix heures su matin et déjà il fixait le mûr, caressait sa bouteille dans l'optique de finir ivre, seul et sans pensées pendant un moment. Manolo approcha la bouteille de ses lèvres et laissa l'odeur de l'alcool envahir sa bouche, chatouiller son palet. C'était enivrant, pas du tout ce qu'il avait espérer en quittant son champ de bataille mais tout ce qu'il avait trouvé pour s'extirper de sa vie rien que quelques heures. Sa langue flirta avec les gouttes présentent au bord du goulot et puis, d'un geste sec, presque violent, il reposa la bouteille sur la seule table en bois de son appartement. Il s'alluma une clope, tira plusieurs lattes, recracha la fumée avec agacement. C'était confus, en lui. Manolo n'avait aucune idée de ce à quoi il était sensé songé. Ses pensées se bousculaient, lui filant un mal de crâne pas possible et, durant l'espace d'une seconde, il songea à se frapper le crâne contre un mûr et disparaître de ce monde qui ne le désirait manifestement pas. Au lieu de quoi, il enfila un débardeur blanc pioché au hasard dans ce qui lui servait de salle de bain, son blouson de cuir et il claqua la porte, ne prenant pas même la peine de fermer à clef. Il n'avait, de toute façon, rien à voler. Pas de télévision, pas d'ordinateurs, simplement une montagne de livres recouvrant la majeure partie de ses mûrs blanc cassés tâchés d'il ne savait pas quoi. Ses pas le menèrent le long d'une route qu'il connaissait bien, devant un parvis ne payant pas de mine et il s'engouffra dans les escaliers en petites enjambées jusqu'à faire face à une porte qui le chamboula sans qu'il n'en montre rien. Il hésita, un instant, puis frappa, sans se rendre compte de la force qu'il mettait dans ses points, incapable de se contrôler. « Il... il est là, Jimmy ? » sa voix était hésitante. Manolo n'était pas certain de ne pas faire une connerie. Revoir son pote après plus de six ans, dans cet état lamentable, sans savoir quoi lui dire, au final. « Nan, Manhattan, Rolling Stone. » Très aimable. L'ancien soldat se contenta d'un signe de la tête et s'exécuta, oubliant par la même occasion les quelques questions venues le troubler dans sa route. Il lui fallait voir quelqu'un. Retrouver quelqu'un. Et lorsqu'il s'était fait cette réflexion, ce n'était pas le visage de Rose qui était apparu mais celui de Jimmy, enfantin. Manolo se demanda un instant si con meilleur ami serait apte à le reconnaître. Et si lui avait changé, s'il l'avait oublié. Putain mais ta gueule, se maugréa-t-il à lui-même en levant le nez sur l'imposante bâtisse lui faisant face. Sans attendre plus longtemps, il pénétra chez Rolling Stone, pas franchement apprêté, un peu sale, aussi. A quand remontait sa dernière douche ? Aucune idée. Son appartement ne disposait pas de l'eau chaude, alors, il ne s'y éternisait pas et ne prenait pas tous les jours la peine de se savonner, loin de là. Quelque peu perdu dans un monde qu'il ne connaissait pas, Manolo se laissa guidé par ses pas. « Jimmy ? » cria-t-il sans faire attention aux regards indiscrets aux sourcils froncés se posant sur lui. Bah, qu'en avait-il à foutre de déranger les gens ? Personne n'avait été témoin de ce qu'il avait vu, personne ne pouvait imaginer l'horreur qu'il avait pu vivre et en ce sens, l'ancien soldat se pensait tout permis. Il hurla une seconde fois et enfin, il l’aperçu. Non, ce visage, il n'avait pas pu l'oublier. Et même si ses traits s'étaient durcis, Jimmy restait la copie conforme que ce qu'il avait quitté en s'engageant. « Putain mec tu te fais pas chier ! » continua-t-il, de cette voix portant un peu trop pour passer inaperçue. Manolo ne faisait pas dans le traditionnel , ça non.
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Jimmy Valhallens
Jimmy Valhallens

REPRESENTATIVE SONG : open your eyes, snow patrol.
IN THE POCKET : briquet, cigarettes, lunettes de soleil, porte-feuilles.
PSEUDO : KIDD/Faustine.
CREDITS : kidd, daydream nation.
DOLLARS : 251

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MessageSujet: Re: getting together again. (j)   getting together again. (j) EmptyLun 9 Sep - 1:06

Spoiler:
« Pigiste, nom : journaliste rémunéré à l'article, travailleur indépendant. » On a souvent ressorti à Jimmy cette définition, pour illustrer certains propos ou la lucidité des questions que l'on a pu lui poser, comme par exemple : pourquoi est-ce que tu te contente des piges chez Rolling Stone, alors que tu pourrais tout aussi bien en faire d'autres ailleurs et multiplié tes revenus ? Pourquoi tu t'emmerdes à jurer fidélité à un magazine qui ne t'embauche même pas de façon vraiment officielle alors qu'au final, tu es le plus libre des journalistes qui travaillent dans leurs bureaux ? Ce à quoi Jimmy répond : « je me contente parfaitement de Rolling Stone, j'ai pas besoin de plus, je compte pas passer ma vie comme pigiste, et puis merde : les contacts, c'est là-bas que je me les ferais. » Clair, net, précis. Et pourtant, c'est pas toujours une partie de plaisir : pigiste, ça paye pas grand chose, et encore faudrait-il que ça paye. Si on ne lui demande pas d'article, il n'aura aucun revenu, et s'il n'a aucun revenu, c'est la merde. Mais il en convient, et il prévoit : pas de dépenses exagérées et inutiles et surtout, le plus important sans doute, une sacrée notion de l'économie des biens, parce que c'est toujours ce qui peut aider. Jimmy, on ne lui a jamais donné beaucoup d'argent de poche, ni offert des vêtements de grandes marques, puisqu'après tout, il s'en foutait royalement tant qu'il avait un pantalon sur les fesses, un t-shirt sur le dos, et des chaussures aux pieds. Ça aurait pu être du Nike, de l'Addidas et autre Superdry, ou les marques plutôt minables et/ou passe-partout des grandes surfaces que ça revenait finalement au même : des vêtements, c'est des vêtements, et qu'importe ce qu'il y a écrit dessus, la fonctionnalité reste la même. L'argent de poche, ça, par contre, c'était déjà plus problématique. Quand ses amis racontaient leurs journées cinéma, laser-game, bowling, le tout dans la même semaine, lui il continuait de compter ses économies, parce que pendant plusieurs mois d'affilés il était bien capable de ne pas dépenser un sou pour réussir à obtenir la somme qu'il souhaitait, et ce sans demander d'avance ou de surplus à ses parents, qui dans tous les cas ne lui aurait pas donné. Alors au final, Jimmy, les économies, il les fréquente depuis presque toujours, il sait comment ça marche, et peu importe si sa vie peut parfois paraître un peu austère de ce point de vue là ; elle lui convient très bien. C'est comme ces personnes qui lui répètent sans cesse, « mais Jimmy, ton magazine va pas te rapporter un rond, t'as une chance sur dix si ce n'est moins qu'il marche, et encore qu'il marcherait, t'aurais des charges et.. » et rien. Au bout d'un moment, Jimmy arrête d'écouter. Il soupire, secoue doucement la tête, et balance un simple « je m'en fous, je le fais pas pour ça » qui veut tout dire. Mais après, c'est peut-être faux : il ne vit pas pour l'argent, mais comme tout le monde, s'il pouvait parvenir jusqu'à lui, il ne cracherait pas dessus. Même s'il ne cours pas après, il ne le renie pas lorsqu'il vient jusqu'à lui. Soyons pas fous non plus. Mais les bureaux de Rolling Stone, c'est pas dans ce but premier qu'il les rejoint. Il parcourt Brooklyn à vélo, traverse le pont – sans pouvoir parfois s'empêcher de fredonner la BO d'Il était une fois en Amérique – et fini son chemin devant le grand building, l'un des grattes-ciel de la ville qui empêchent bien souvent de voir les étoiles une fois la nuit tombée, celui dans lequel se trouvent les bureaux du magazines. Il avance dans le hall, pochette sous le bras, une main distraite qui s'enfonce dans ses cheveux pour remettre en place cet effet coiffé-décoiffé savamment – ou non – étudié qui a été malmené par le vent, avant de s'engouffrer dans l'ascenseur au fond de celui-ci, adressant un petit sourire à ces autres hommes qui, comme lui, montent, et qui prennent, pense-t-il, un malin plaisir à le laisser sourire tout seul. Un jour, se dit-il à chaque fois, il arrêtera peut-être de sourire, mais rien ne lui permet de le jurer. Un léger soupir s'échappe de ses lèvres, alors qu'enfin la cage de fer l'amène jusqu'à l'étage souhaité. Il sort, et ses pieds commencent à fouler le sol, qui ressemble pas mal à de la moquette. Un petit sourire aux quelques personnes qu'il connaît ou reconnaît, parfois un signe de main, puis il se détourne sur la gauche, prend sa pochette en main et sort la maquette de l'article, qu'il pose sur le bureau. Rapide coup d'oeil, lecture en diagonale, petit sourire amusé sur les derniers mots, et finalement ; « très bien, il sera publié, va voir la comptable pour toucher ton cachet. » Sourire fier accroché aux lèvres – on va pas se le cacher, n'est-ce pas ? – Jimmy sort dans le couloir, pour se diriger au bureau de la dite-comptable, lorsque derrière lui, il entend son nom. Pas simplement glissé dans une conversation, non. Mais plutôt une sorte de cri, de parole bien trop forte pour que l'entièreté du bureau ne l'entende pas, à la voix bien portante et également étrangement familière – ou du moins, un petit quelque chose dans le grain lui rappelle quelqu'un, sans qu'il ne puisse réellement mettre le doigt dessus. L'intéressé se retourne, regarde derrière lui. Sans rien apercevoir, et remarquant qu'il n'a pas pu rêver face aux visages tourner vers lui, le regard interrogateur et les sourcils froncés, Jimmy s'avance un peu. Et une nouvelle fois, on l'appelle, lui donnant l'occasion de découvrir enfin le visage de son interlocuteur. Et, comme d'un seul coup, ses sourcils s'arquent et son visage s'illumine légèrement, un petit sourire se dessinant sur ses lèvres. Il s'avance un peu plus, descendant le couloir jusqu'à arriver au niveau de Manolo, qui lui extirpe un rire avec sa remarque. Il n'y répond pourtant pas, son sourire s'agrandissant, pas gêné pour un sou du fait qu'ils se fassent tout deux remarquer au milieu de la foule à moitié silencieuse qui les regarde. « Mano, mais qu'est-ce que tu fais là ! Tu m'avais pas dit que t'étais rentré, pourquoi ? Mais ça me fait plaisir de te voir, enfin, après tout ce temps ! T'sais que j'attendais ta prochaine lettre en plus, maintenant je comprends mieux pourquoi elle arrivait pas ! » Voyant les regards désapprobateurs autour d'eux, et craignant malgré tout les possibles représailles du DG, Jimmy prend Manolo par l'épaule, lui disant un simple « allez viens, on descend » avant de l'entraîner dans l'ascenseur, puis sur le trottoir. Rapidement, il sort paquet de cigarettes et briquet, en propose une à Manolo, puis recommence à sourire. « Sérieux, ça fait trop bizarre de te revoir. Comment tu vas ? T'es rentré depuis quand ? T'aurais dû passer à l'appart, ou m'appeler ! » Et il le détaille, sans cesser de sourire, à attendre ses réponses, pas en colère pour un sou.
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