Je dirais que je suis orgueilleux. Sans doute plus qu'il ne le faudrai. Je manque d'humilité c'est vrai. Néanmoins, là où j'ai grandi, les compliments sont plutôt rares. Au contraire, les gens qui m'entourent ont presque toujours eu tendance à m'humilier ou me rabaisser. Résultat, c'est seul que j'ai appris à devenir quelqu'un ! Quelqu'un qui deviendra grand. En tout cas, je ferais tout pour aller loin dans la vie, parce que je sais pertinemment que j'en suis capable. Je ne sais pas me contenter de la médiocrité. J'ai besoin d'aller au bout de mes rêves. Avoir de l'orgueil m'a permis de me relever un bon nombre de fois. Sans ce trait très marqué de ma personnalité, je serais déjà mort. Ce que je préfère chez une femme c'est le charisme qu'elle dégage. Là encore, dans ma vie comme dans mes choix amoureux, je ne pourrais pas me contenter d'une femme qui passerait inaperçue. J'ai besoin qu'elle me fasse rêver. Besoin que les gens la regardent, qu'ils l'admirent autant que je l'admire. J'aime être regardé et j'ai besoin que la femme qui m'accompagne le soit également.   Le bonheur ça n'existe pas. C'est une connerie, une invention pour que les gens s'accrochent à un idéal qu'ils n'arriveront jamais à avoir. Il m'arrive de me sentir bien, à certains moments, mais cette sensation de bien être ne dure jamais très longtemps. Les gens ne sont pas heureux, même ceux qui vivent à Manhattan, ils font seulement semblant de l'être. Je dirais que mon dernier fou rire remonte à ma dernière soirée en boîte. Il n'y a que là-bas que je me sens vraiment bien. Il suffit de me mettre sur une piste de danse, avec de la musique, quelques jolies filles et de l'alcool. Et bien sûr, une super bande de potes. Mon meilleur pote me suis dans chacun de mes délires. Je ne sais plus pourquoi nous avions ri ce soir-là mais quand je suis avec lui, c'est souvent que nous terminons nos soirées avec un énorme fou rire. Mon dernier véritable chagrin remonte à il y a environ un an. C'est là que ma vie a totalement changé. C'est là que je suis devenue quelqu'un d'autre. Plus fort, plus orgueilleux aussi, voir prétentieux. Je me suis rendu compte que la vie pouvait être une véritable chienne et que pour s'en sortir, il fallait la vivre à fond, tout faire pour gagner une place quitte à écraser les autres. Il y a un an, on m'a arraché la seule personne qui comptait véritablement pour moi. Mon frère est mort. Une balle dans la tête. C'est courant à Brooklyn mais on espère toujours que ça n'arrivera pas à notre frère, notre fils ou notre petit ami. Je me souviendrais toujours de la sensation que j'ai eue lorsqu'on m'a dit qu'il n'était plus là. Son corps avait beau être sous mes yeux, lui, il était parti. Il avait quitté ce monde qu'il faisait pourtant semblant d'aimer. Americain history X. J'aime ce film. Je ne m'en lasserai jamais. J'aime la fin surtout. Cette chute magnifique où le rôle principal se rend compte que sa connerie, celle qu'il a divulgué autour de lui, a tué la seule personne qui comptait réellement. J'aime le message qu'il transmet.  Je ne lis pas. J'ai toujours détesté lire. Je lis seulement lorsque j'y suis obligé. Les livres de l'école par exemple. Quoi que, la plupart du temps, je ne les lis pas. Quand on grandit là où j'ai grandi, aller à l'école ne sert pas à grand-chose. Lire des livres ne sert pas à grand-chose. Je ne connais pas beaucoup de mecs qui ont réussi à avoir leur diplôme, en vivant au milieu de mon quartier. Dans le fond, je m'en fiche. Ce n'est pas grâce à un diplôme, que je deviendrai grand. Je n'en ai pas besoin. On continue à aller au lycée mais ce n'est pas pour nous. Nous on sait très bien qu'on ne l'aura pas leur putain de diplôme. On le fait surtout pour les profs. On le fait pour continuer de laisser penser que tout est normal dans mon quartier. Que tout va bien, que les jeunes continuent d'aller à l'école. One Million de Paco Raban. C'est le parfum que j'ai tous les jours. Pour rien au monde je ne changerai et pour rien au monde j'achèterai de la sous marques. Vous savez ce que c'est ?! Vous les connaissez les branleurs de seize piges qui n'ont pas un sou en poche mais qui porte que de la marque ?! Et bien c'est un peu mon cas. C'est d'ailleurs la seule raison pour laquelle je continue de dealer. J'ai pourtant toujours pensé que la drogue était de la merde, c'est pourquoi je n'y touche jamais. Je sais bien que dans le fond c'est stupide d'avoir absolument besoin de porter de la marque. Néanmoins, le style c'est tout ce qu'on a ici. C'est la seule chose qui nous donne l'impression d'être comme les mecs de Manhattan ! C'est mon style qui va me permettre d'aller plus haut, d'aller plus loin... Je ne m'identifie à aucun super héros. Qu'il soit fictif ou réel d'ailleurs. Mon seul héros c'était mon frère et il n'aura jamais la chance d'être dans le générique d'un film. Je ne m'identifie pas non plus au méchant des films. Je les trouve en général aussi niais que les supers héros.   Je ne comprends pas qu'on puisse ôter la vie de quelqu'un. Certes, il m'arrive de me battre mais je sais que jamais je ne pourrais tuer quelqu'un. Même si ma vie en dépendait je crois que j'y arriverai pas. Je serais obligé de penser à sa famille, aux gens qui laissera derrière lui. Rien que pour ça, je ne pourrais jamais appuyer sur la gâchette d'un flingue. C'est la seule faute que je ne pourrais jamais pardonner.   Ma plus grande peur c'est de rester coincer ici. De ne pas réussir à devenir quelqu'un d'important. De ne pas réussir à être connue. J'ai peur de ne jamais pouvoir voir autre chose que ces mêmes tours qui m'entourent depuis que je suis gosse. "Fais de ta vie un rêve et de ce rêve une réalité". Il faut toujours croire en ces rêves. Toujours se battre pour aller au bout de ce que l'on veut vraiment. Je ne m'arrêterais jamais d'essayer ! Un jour, je serais célèbre. Je vivrais de l'autre côté et je danserai chaque jour. Seule la mort pourra m'arrêter.   Victoire ! C'est le mot que je pourrais enfin crier quand je serais arrivé en haut de l'affiche ! Fils de Pute. C'est vrai que j'emploi souvent ce mot. Dés que je suis en colère contre un mec, dés que je me bats ou que je suis juste énervé. C'est un mot qu'on entend souvent dans le coin. Danser ! C'est toute ma vie. C'est ce que je fais la plupart du temps. Je m'entraîne, je fais des shows, des concours. J'adore ça. Je suis né pour danser. Je le sais. Danser je n'ai que ça. Si on me l'enlève, je n'ai plus rien. Quand je danse, je ne fais aucune connerie. Je ne suis pas comme tous ces mecs du quartier qui ont besoin de semer la terreur autour d'eux pour avoir l'impression d'être respecté. Moi j'ai juste besoin de danser. Je crois que c'est pour cela que mon frère était autant fière de moi. Il savait que, malgré certaines conneries, la seule chose qui comptait réellement c'était de pouvoir danser.   Danseur professionnel bien sûr. Etre payé pour danser se serait la plus belle chose qui pourrait m'arriver. Et je sais pertinemment qu'un jour j'y arriverai. Je voudrais mourir sur une scène, face à un public. Aux yeux de tous. Et surtout, je voudrais être en train de danser quand ça arrivera. "Bravo, tu y es arrivé. Félicitation !" J'aimerai qu'il me dise cela. Que toutes mes conneries sont effacées et que ce qui compte dans le fond, c'est que je sois allé au bout. Cependant, je sais d'avance que le paradis n'existe pas. Qu'une fois mort, il ne restera plus rien de moi, sauf ce que j'aurai pu laisser. La danse ! C'est ça que je pourrais laisser de moi, la seule et unique trace de mon talent.

Mam Bazzart Jaden Smith J'adore !   Bravo !