Ecrivez dans ce cadre cinq points concernant le caractère, les manies, l'histoire de votre personnage ; qu'importe tant que ces points ont une importance et parlent de votre personnage, donnant plus de détails sur lui. Nous vous conseillons de les développer plutôt bien, pour que tu nous puissions en apprendre un maximum sur ce gus que vous voulez nos présenter.

❖ Manolo, c'est pas un tendre. Ses poings, il lui arrivait souvent de les utiliser. Il ne craint pas les coups, ne craint pas les blessures. Combien de fois son arcade a pétée, sa lèvre s'est retrouvée en sang, ses pommettes violettes ou son nez complètement brisé. C'est un gamin pas élevé, jeté dans le monde des humains comme une vieille peau de banane dans une poubelle. C'est sa grande sœur qui lui a tout apprit et la pauvre, s'est épuisée pour une cause perdue. Manolo, c'est le gamin qui traîne dans les rues quand tous les enfants de son âge sont déjà couchés. C'est celui qui tente de se faire plus grand qu'il n'est réellement, qui tente d'intégrer une bande en bombant le torse pour faire croire qu'il a des pecs alors qu'il n'a que douze ans et qui brûle des poubelles alors que le feu, il a peur de ça. C'est un pauvre gosse sans manières, sans limites, incapable de s’arrête, qui cherche à se prouver quelque chose sans qu'il ne sache réellement quoi, qui cherche à attirer l'attention pour qu'enfin, quelqu'un s'occupe de lui.
❖ Il en veut a personne, cela dit. Ses parents se sont toujours démenés pour lui acheter le minimum dont il ait pu avoir besoin. Ils l'ont aimé, mais de loin. Parce que pour nourrir huit enfants, il faut travailler jour et nuit et qu'ils enchaînaient plusieurs taffs d'affilé. A choisir, ils ont préféré blinder leurs gosses de cadeaux et de nourriture, tant et si bien que ses deux petits frères sont des boules de graisses plutôt que de leur donner tendresse, amour et éducation. Manolo ne peut pas leur en vouloir, il a toujours eu les tee-shirt et casquettes à la mode histoire d'être bien vu dans le quartier. Et tant pis pour son caractère de merde et son manque d'éducation après tout, c'est la rue, sa mère, à lui. Il ne leur en tient pas rigueur mais il ne les remercie pas pour autant, ça non. Lui, il se fou de tout, ne se préoccupe que de lui. L'école, qu'est-ce qu'on s'en branle, il est noir, il ne réussira jamais dans la vie. Alors, il sèche ou bien, il menace ses profs de les frapper. Il fait des séjours au commissariat mais il n'est pas majeur alors, il s'en branle. Les remontrances entrent dans une oreille et sortent par l'autre jusqu'à ce qu'il puisse sortir et recommencer. Puis qu'est-ce qu'il s'en branle que son casier soit pas vierge, il ne l'est pas non plus, lui et depuis longtemps.
❖ S'il s'est engagé, Manolo, c'est avant tout pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. Il ne sait rien faire de ses dix doigts, a passé sa vie à trouver des excuses pour sécher l'école et n'a envie de rien. Parfois, il lui arrivait de parler avec les gamins des rues. Tous avaient des ambitions, sauf lui. Alors, il s'st tourné vers la facilité, vers ce qui lui paraissait le plus judicieux. Mais, est-on vraiment judicieux quand on a dix-sept ans et demi ? Malhonnête, incapable de se plier aux règles, grande gueule, casse-coup et fainéant, autant dire que Manolo s'est engagé dans l'enfer. Peu prompt à baisser les yeux et acquiescer sans un mot plus haut que l'autre, il s'en est prit, des coup. Des pêches dans le ventre parce qu'il répondait. Des coups de coudes au niveau des épaules pour le faire flancher parce qu'il ne baissait pas les yeux. Il s'est souvent lacéré les mains à couper les patates lorsqu'il était de corvée. Il a nettoyé les chiottes, est passé en dernier à la cantine et n'a récolté rien d'autre que de la bouillie à bouffer. Il s'est affaiblit mais n'a pas pourtant caché ses dents. Et puis, à force de coups, de punitions, de cris dans les oreilles et de couchages dehors par moins vingt, Manolo s'est résolu et est passé du petit cancre au soldat parfait et sans craintes.
❖ Depuis qu'il est revenu, Manolo, il traîne quelque peu. L'armée tente de le réinsérer comme elle peut mais Brooklyn lui rappelle encore bien trop son enfance et son début d'adolescence pour qu'il puisse se plonger tout de suite dans le monde du travail. C'est étrange mais sa vie était tant différente à l'armée qu'il peine à correctement se réadapter à sa vie d'avant. D'ailleurs, il n'a revu personne, en quelques semaines. Il écume les bars et boit comme un trou histoire d'oublier les horreurs des guerres qu'il a vécu. Il en a vu des choses, Manolo, et il ne préfère vraiment pas s'en souvenir. On peut dire qu'il est alcoolo, ouais. Il boit de l'après midi jusqu'au lendemain matin histoire d'être dans un autre monde et ne pas se souvenir. Il fume, aussi, des trucs pas catho, il s'emploie à être coursier histoire de se faire quelques thunes qu'il remet dans la drogue qu'il fait partir en fumée. Il a simplement besoin d'être ailleurs et aimerait que ses souvenirs partent en fumée, eux aussi.
❖EN VRAC. Manolo a passé ses six années à écrire dans des carnets usés toutes ses journées. Il les conserve dans des cartons qu'il a entreposé en haut de son armoire, dans le miteux petit appartement qu'il s'est trouvé en revenant. + Il aime la vitesse et la mécanique, Manolo. Alors, tous les jours, il enfile son Marcel (oui, oui), un jean troué et se rend dans le garage dans lequel il a passé son enfance là où René lui a apprit les bases de son métier et lui a gardé sa bécane tout ce temps. Il la bichonne et lorsque l'envie lui prend, il l'enfourche et part à toute allure sur les routes. + Il traîne sa carcasse, depuis qu'il est rentré, baise à gauche à droite avec toujours ce même visage en tête. + Il passe deux heures de son temps (lorsqu'il n'est pas bourré) à courir puis faire des tractions en s'accrochant à une barre en fer. + Il ne regarde pas la télévision, ne sait jamais ce qu'il se passe dans le monde, n'écoute pas la radio et ne lit pas le journal. Non, Manolo se concentre sur des livres d'auteurs classiques, ou des autobiographies de guerre. + Il ne dort jamais plus de quatre heures par nuit, réveillé par des cauchemars sanglants. + Il se déplace à pieds, prend le métro en fraudes en sautant par-dessus les bornes. Manolo ne paie jamais rien, à part les verres de scotch, les bouteilles de vodka et la drogue qu'il se fume seul. Il est radin et pas partageur. + Il mange n'importe quoi, n'importe quand et n'importe où, mange que lorsqu'il réussit à baiser une nana chez laquelle il dormira. Il fouille dans ses placards, attrape un truc qui paraît potable et se casse.

Pauline.   J.R Lockhart. on est bien, là, dis-donc.