Ils sont l'une des branches des enfants de Brooklyn, adoptifs ou naturels. Leur couleur est le jaune, autre fois signe de la traîtrise, aujourd'hui de la renaissance, l'éternité, la jeunesse, la lumière et surtout de la domination. Aucun doute quant à leur caractère : ils veulent aller le plus loin possible, le plus haut, quitte à soumettre les autres à leur volonté, à les rabaisser et à monter sur leur dos pour atteindre plus vite encore les sommets. Parents des pires saloperies pour le pouvoir, ils envient la richesse de certains, sans qu'elle ne soit forcément matérielle, et plus que tout : ils rêvent de l'éternité, de marquer de leur signature la ville pour ainsi connaître la jeunesse éternelle.

Leur tempérament va de paire avec la couleur de leur planète : un tempérament de feu, rouge. Ils parcourent les trottoirs de Brooklyn à la recherche de l'exaltation des sens, de l'ivresse que procure le plaisir, par le biais du sexe ou de la drogue, et parfois même vont jusqu'à mélanger les deux. Plaisir charnel, fixe d'héro, chacun ici a sa came, chacun se démerde pour se la procurer, et surtout : chacun est prêt à tout pour l'avoir, pour y goûter. Ils sont l'excentricité, l'exubérance de la ville mais également son agressivité. Ils vont dans ses rues comme le sang dans leurs veines. Ils sont instables, avec eux tout est bestial. Ils sont les démons de la ville, et pourtant, la plupart d'entre nous ne peut s'empêcher de les regarder, parfois avec admiration.

Comme leurs compères de Mars, ils sont instables, turbulents, mais pas dans le même domaine. De couleur verte, ils sont ce qui bouge tout le temps dans la vie, qui varie, qui change, qui évolue. Parfois infidèles, immatures, ou jaloux, ils sont durs à cerner. Couleur à la fois du bien et du mal, ils vont selon ce que la vie leur réserve, s'opposent parfois, se plaignent souvent, subissent les bons vouloir de celui qui tiens les pions du jeu. Instabilité, jeunesse, chance, malchance, ils sont l'essence même de la vie, ceux par qui tout commence. Ils sont la jeunesse pure des rues de Brooklyn, celle dont la crasse s'en va avec le savon et l'eau.

Ils vont et viennent à travers Brooklyn, saisissent l'instant présent pour la plupart et se laisse porter par les courants qui les entourent. Le bleu étant leur couleur, tout type de personnes peut faire partie de leur groupe, tant il est androgyne. Ce sont ces personnes qui réussissent à s'adapter à qui leur fait face, qui sont loyales, fidèles, éventuellement amicales. Ceux sont eux que nous croisons le plus souvent dans la rue, ces personnes parfois anonymes qui peuvent pourtant changer une vie, la transporter ailleurs, d'une façon ou d'une autre. Des personnes qui, certes, passent pour des Monsieur et Madame Tout-le-monde et qui, pourtant, sont bien des personnes à part entière, qui gagnent tout autant que les autres à être connues.

Enfants du violet, ils croient aux mystères occultes, et touchent de près ou de loin à la religion, aspirent à la connaissance, et sont un brin mélancoliques. Certains d'entre eux vont chaque dimanche à la messe, prient Dieu pour lui demander l'aumône ou pour le remercier du pain donné. D'autres recherchent la vérité à travers des livres ou des faits. D'autres encore craignent la mort, ou subissent la dure épreuve qu'est le deuil. Ils peuvent paraître en sursis, aux yeux de quelques personnes extérieures à leur vie, et pourtant, ils ne font que se reconstruire petit à petit dans l'ombre pour revenir, à leur tour, à la lumière.

Filles et fils de l'astre doré, ils sont la joie de vivre de Brooklyn, ceux pour qui tout à une raison d'arriver, qui pensent que tout le monde ne peut que remonter la pente et qui voient à moitié plein. De la même façon que l'orange attire l'oeil, ils attirent notre attention avec l'aura qui brille autour d'eux sans cesse, comme s'ils étaient éclairés par les Dieux et protégés de tous les orages. Pourtant, eux aussi ont des problèmes, et eux aussi sont une partie du commun des mortels. Ils ne sont pas réellement protégés, si ce n'est par ce bonheur quasi-constant qui les emportent chaque jour, un peu plus loin.