(CHOPIN) berceuse opus 57 in D flat major Un joli air de piano, ni trop calme, ni trop rapide. Ta mère hurle, se tord, te pousse, les médecins s’affairent. Tu passes de l’obscurité à la lumière. Tu prends quelques petites bouffées d’air. Tu pousses ton premier cri. Tu leur dis que t’es en vie. C’est un garçon dit l’infirmière. Tes parents sourient, ton grand frère te regarde avec des grands yeux, ta mère te prend dans ses bras. Tu as quelques mèches blondes collées sur son front et des yeux bleus qui ont enfermés les cieux. Et déjà, les coins de tes lèvres se tordent en écho au sourire qu’arborent tes créateurs. T’es né dans une famille banale, tout ce qui a de plus normal. Tes parents sont coincés dans quelques emplois de bureau qui leur conférait un salaire moyen. Ils ne votaient ni à droite, ni à gauche, mais au centre. Vous vivez dans un appartement ni petit ni trop grand dans un arrondissement de Paris, ni très chic ni très pauvre.
Tout dans ta vie n’est que médiocre, jamais mauvais ni même bien,
Tu étais destiné à l’incarnation du parisien moyen.

(NIRVANA) dumb Tu te sens déjà grand du haut de tes six ans, tu ne veux plus tenir la main à ta maman. Tu débarques à l’école, belle chemise blanche sur le dos, jolis souliers noirs aux pieds, cartable bien accroché dans ton dos. Mais tu ne pleures pas, toi, lorsqu’il faut dire au revoir à ses parents. Tu n’es pas fait pour être triste. Toi, t’arbores ce grand sourire, ce qui sera le masque de ta vie. Tu commences déjà à te faire des amis. Il a suffit de quelque blagues, de rires, des sourires en retour. Ces petites choses de la vie.
Ces petites victoires personnelles.
Celles qui t’assureront ta place éternelle.
T’as beau ne pas être plus haut que trois pommes.
Mais t’as déjà ta place au fond, ton rôle de rigolo.

(THE FLYING BURRITO BROS) dark end of the street Tu pensais pas que ça t’arriverait. Tu ne pensais pas que ça existait. L’amour c’était une connerie qui existe que dans les livres et les films. La réalité est beaucoup moins belle. L’amour ça te déglingue au-dedans, ça te ravage de l’intérieur. T’as tout à y perdre rien à y gagner. Ce ne sera pas bien difficile de savoir quand est-ce que t’as commencé à aller mal. Tout a dégénéré en spirale infernale. L’ouragan s’appelait Maurice. Le genre mauvais garçon, celui qui a fumé avant tout le monde, la petite racaille, le violent, le connard de service. Tu n’aurais pas pu moins bien tomber. Tu te souviens à peine comment c’est arrivé. Tes premiers verres, vos désirs refoulés. Qu’importe comment ça a commencé ? C’est trop tard, il t’a déjà bien abîmé. T’es perdu, t’es damné, tu l’aimes à en crever. Maurice, il ne veut pas en entendre parlé. Maurice, il ne veut que baiser. Maurice, il ne veut que briser. Maurice, il te cache, il ne veut pas assumer. Maurice, il te bat, il te frappe devant ses amis, ça l’amuse, il fait bonne figure. Et toi, tu restes avec ton sourire creusé au couteau, celui qui cacherait mille sanglots. Ton sourire de clown défoncé. Alors, tu lui reviens, comme le dernier des chiens.
Pour ces quelques secondes de douceur,
Pour ces rares instants de bonheur.
Quand il t’embrasse pour te faire oublier,
Pour se faire pardonner.
Tu lui tends le bâton pour qu’il te batte.

(BRING ME THE HORIZON) alligator blood T’as ce goût métallique sur ta langue, ton propre sang. Ton front qui luit de sueur. Tu as peur. Malgré tes pupilles dilatées, tes veines injectées d’héroïne, ton cœur qui va exploser. T’es terrorisé. Tu ne parviens pas à te calmer. Maurice est trop près de toi. Il se colle à ton corps, t’es coincé. Tu le sens contre ta cuisse, Maurice il est excité. Sa peau nue contre la tienne, il a ce sourire carnassier. Dans sa main, un revolver. Et ce métal froid contre ta tempe. T’en trembles. Maurice il veut jouer. T’es sûrement complètement défoncé. Mais Maurice est complètement taré. Maurice va te tuer. Et toi, t’es jamais rien qu’un autre de ses jouets, vulgaire pantin entre ses reins. Ce soir, Maurice veut aller plus loin. Il veut remettre vos vies dans les mains du destin. Une balle, un mort. Une chance sur six de ne jamais t’en tirer. Et putain, ça t’excite.
Bien plus que ses allers-retours dans ton corps.
C’est bien ça l’ironie du sort.
Tu ne t’es jamais senti aussi vivant que maintenant, à la veille de ta mort.
Son doigt qui appuie sur la gâchette sur les battements fous de ton cœur.

(ROSSINI) la gazza ladra (la pie voleuse) Cliquetis du revolver vide, une fois, deux fois. On aura beau dire, jamais deux sans trois. La balle a quand même fusé. T’as fermé les yeux, le cœur au bord des lèvres. La jouissance, t’as attendu la mort arrivé. Mais après le coup de feu, il n’y eut qu’un poids, un poids de plus sur ta poitrine. C’est son corps sans vie qui vient de s’écrouler sur toi, c’est son sang fumant qui coule sur ta peau. Et quand tu rouvres les yeux, tu vois cette large plaie au niveau de sa tempe, si grande mais en même temps si minuscule par rapport à celle qu’il a fait à ton cœur. Un putain de large trou béant. Des ecchymoses, des blessures, des traces de griffures. Voilà ce que Maurice t’aura laissé. Les larmes dévalent ta joue pour compléter ce tableau pathétique.
T’es incapable de bouger, incapable d’accepter la vérité.
Tes mains sont encore agrippées à son dos, comme à une bouée,
Quand les sirènes ont retentis, que la police est arrivée.

(PLACEBO) pierrot the clown écrire ici.
(JOY DIVISION) atrocity exhibition écrire ici.
(LISZT) feux follets écrire ici.
(WAGNER) la chevauchée des walkyries écrire ici.
(BEETHOVEN) triple concerto écrire ici.

AMIANTE/LYDIE. j'ai cliqué sur un lien, j'crois bien. MACDOWELL. aha.